Misères et splendeurs de la vie de Père Noël…

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Devezh mat, Metz, mont a ra ? Ben voilà, ça y est, on y est, demain, c’est le réveillon de Noël ; vu le temps qu’ils annoncent, on aura doublement raison de rester au chaud chez soi aux côtés de ceux qu’on aime… Mine de rien, c’est déjà mon quatrième Noël depuis mon arrivée dans l’équipe du Graoully déchaîné : je me rappelle d’ailleurs, il n’y a pas si longtemps encore, avoir jeté un pavé dans la mare ici même en énonçant dix bonnes raisons pour ne pas faire croire un enfant au père Noël… J’aimerais en donner ici une onzième : il vaut mieux pour le père Noël qu’il n’existe pas.

Je m’explique : quand j’étais petit, j’avais eu la malchance de subir le long-métrage Super Noël dans lequel Tim Allen campe Scott Calvin, un père divorcé qui va être amené malgré lui à remplacer le père Noël. Déjà en ce temps-là, je n’aimais pas du tout ces fictions insipides pour sorties en famille pondues au kilomètre par les studios Disney, mais ce film-là, je l’ai carrément détesté car, étant déjà farouchement attaché à une certaine idée de la liberté et de la dignité humaine (j’’ai été bien éduqué), je n’acceptais pas que l’on impose à un homme une vie qu’il ne voulait pas mener, et quand je voyais Scott Calvin prendre trente kilos en quelques jours et acquérir une barbe blanche, j’étais franchement traumatisé… C’est en repensant à ça que je me suis dit qu’en fin de compte, il vaut mieux, humainement, que personne n’exerce la profession de père Noël car, si le père Noël existait, il aurait probablement le métier le plus ingrat qui soit au monde…

Réfléchissez : si le père Noël existait, il devrait voir tous les jours son corps informe de vieillard bedonnant que sa barbe de taliban cacherait à peine. Il vivrait coupé du monde, dans un pays froid et minable où il fait nuit pendant six mois,             avec pour seule compagnie des nabots repoussants aux oreilles pointues, consacrant toute son année à la préparation d’un voyage pénible, devant fendre à toute berzingue l’air glacial de la nuit de décembre sur un traîneau à rennes (plus obsolète comme matos, tu meurs), non seulement pour pas un rond mais en plus pour distribuer à des gnards pourris-gâtés des joujoux qui leur feront deux semaines avant d’être remisés dans un placard pour ne pratiquement jamais en sortir. Non, non, franchement, cette vie serait vraiment insupportable.

Quoique… À bien y réfléchir, la vie de père Noël a quand même des avantages : comme il ne va jamais draguer les filles, il n’a pas besoin de se casser la tête avec son look, donc il ne perd jamais son temps dans les boutiques de fringues et n’a pas à se casser la tête pour acheter un rasoir… Comme il ne capte certainement pas Europe 1, il ne doit jamais subir les conneries de Cyril Hanouna, les interviews d’Elkabbach et les tubes de Stromae… Il n’a pas de voisins chiants à supporter, il n’a pas de collègues de bureau pour l’emmerder, les témoins de Jéhovah ne viennent jamais le démarcher… Il fait chaque année le même voyage pénible, mais au moins, il n’a pas à se taper les embouteillages et il se fout des prix de l’essence… Et puis les gosses, il leur donne des cadeaux, oui, mais il n’est pas obligé pour autant de les subir toute l’année, contrairement aux parents !

Finalement, notre vie n’est peut-être pas beaucoup moins insupportable que celle que mènerait le père Noël… C’est peut-être tant mieux pour le père Noël qu’il n’existe, mais c’est parfois dommage pour nous que nous existions ! Ce que je dis vous déprime ? Et bien allez donc faire la fête, ça vous remontera ! Noël, c’est fait pour ça ! Kenavo, les aminches !

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