Dieu est amour, connard

Et bien voilà. Vaincus par la connerie, une fois de plus. Le gouvernement prétendument socialiste a cédé aux bien-pensants. Ce n’est pas la première fois, souvenez-vous du recul de Mitterrand face aux cathos qui étaient descendus dans la rue pour défendre les privilèges de l’école privée. Le plus marrant, c’est qu’on ne s’habitue pas.

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Les socialos se sentent obligés de se défendre des accusations de « familiophobie », comme s’il fallait avoir honte d’avoue que le « modèle » familial défendu par ces arriérés nous puait au nez ! Leur idéal, quel est-il ? Un chef de famille qui a quasiment droit de vie et de mort sur son épouse et ses gosses qui obéissent au doigt et à l’œil et se font passer à tabac à la moindre incartade : ça vous donne envie, vous ? Imaginez un instant que le gouvernement cède aux revendications des intégristes islamistes, par exemple en renonçant à interdire la lapidation des femmes adultères ou en décrétant la fermeture administrative des usines de charcuterie : ce serait le tollé général, l’opposition monterait au créneau, on serait à deux doigts de la révolution ! Mais avec les catholiques, non, ce n’est pas pareil, ils ont tous les droits, ce ne sont pas d’affreux barbus mal blanchis venus de nos anciennes colonies, ils ont pour eux l’image respectable de bons français bien habillés et propres sur eux, ils ont pour eux deux mille ans d’histoire commune avec la France ! Cette « histoire commune » n’a beau être faite que de sermons, de menaces, de répressions, de culpabilités forcées, de bûchers, d’inquisitions, de génocides, d’ethnocides et autres joyeusetés commises au nom d’un Dieu qui n’existe pas plus que le père Noël, rien à faire, pas question de chercher à s’en débarrasser, c’est comme ça et pas autrement et si t’es pas content t’as qu’à aller voir à Moscou si c’est mieux, nananère.

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Encore une réforme progressiste qui passe à la trappe à cause d’une poignée d’enragés en costard qui ne se sont jamais remis d’apprendre qu’il fallait mettre sa zigounette dans le kiki de la dame pour faire les bébés, le tout avec la bénédiction des « bonnes gens » qui ont marché comme un seul homme quand ils ont eu sous le groin cette rumeur abracadabrante d’une « théorie du genre » (au demeurant aussi fictive que leur bon Dieu de mes deux) qu’on allait enseigner à l’école… Le pire, c’est que dans l’absolu, ce ne serait pas si con que ça d’apprendre aux petits garçons à devenir des filles ! S’il y avait plus d’hommes conscients de ce que ça représente, d’avoir un corps subissant constamment le jugement des représentants de l’autre sexe, d’avoir des règles douloureuses une semaine sur quatre et de porter un enfant dans son ventre pendant neuf mois, il y aurait peut-être moins de machos et donc moins de discriminations sexistes ! Et il y aurait peut-être moins de petits garçons qui ont honte d’eux-mêmes parce qu’on leur dit qu’ils ne sont pas assez virils sous prétexte qu’il leur arrive de pleurer et qu’ils n’aiment pas jouer au foot ! Mais ça, les braves gens ne veulent pas l’entendre : pour eux, « protéger les enfants », ça veut dire ne protéger que le petit garçon qui joue les machos dès son plus jeune âge et la petit fille qui a déjà tout d’une bobonne toujours à ses fourneaux : l’enfant gay, l’enfant queer, ou tout simplement l’enfant qui ne se reconnait pas dans l’identité sexuelle qu’on cherche à lui imposer à grands coups de stéréotypes poussiéreux, on s’en fiche, il est une bizarrerie, dans le meilleur des cas, on l’envoie chez un psy pour le guérir de son « anormalité » ! Les « repères » dont on nous rabat les oreilles et dont les enfants auraient soi-disant besoin, ça rassure surtout les adultes qui auraient honte d’avoir un enfant homo… La « pureté » et « l’innocence » de nos « chères têtes blondes » (car tous les enfants français sont blonds, tout le monde sait ça !), ça me fait bien marrer depuis que j’ai entendu, à l’école primaire, un de mes camarades me sortir la blague « Tu sais comment on dit soixante-neuf en arabe ? Tatouff-Métouff ! »  Rien que pour ça, chers parents, ne vous inquiétez pas, l’école n’apprendra pas à vos enfants à se masturber… pour la bonne raison qu’ils l’apprennent déjà très bien par eux-mêmes ! De toute façon, l’éducation sexuelle à l’école, ça ne se fera évidemment jamais, et c’est bien dommage : quand ils sortent de l’école et sont en pleine forme sexuelle, tout ce que les jeunes connaissent de la sexualité, c’est, au mieux, les cours de SVT où on ne leur apprend que la reproduction et les maladies vénériennes ou, au pire, les films pornos de série B : à cause de ce cocktail détonant, pour beaucoup de jeunes filles, la première expérience sexuelle a été extrêmement traumatisante… Mais ne rêvez pas, l’éducation nationale n’osera jamais rien faire : notre sainte mère l’Église et ses bataillons de mal baisés sont tapis dans l’ombre et sont prêts à surgir à la moindre odeur de libération morale…

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Ah ça oui, pour mobiliser, elles mobilisent, leurs manifs ! Et pour cause : ils sont conditionnés dès leur plus jeune âge à obéir au moindre claquement de doigt ! Dans leur plus tendre enfance, on les a envoyés au catéchisme apprendre la culpabilité, la contrition, le repentir et, par voie de conséquence, l’obéissance aveugle ; à l’arrivée, ça donne des centaines, des milliers de robots à peine humains toujours prêts à sortir les crucifix à la vue de tout ce qui ne ressemble pas à une famille soumise à l’autorité d’un bon père de famille, ils sont toujours en ordre de marche pour défendre un « ordre » conforme à une normalité naturelle qui n’existe que dans leurs fantasmes. Ils obéissent au doigt et à l’œil au curé, au hobereau, au notable réac, au chef scout ou à toute autre grande gueule qui les conforte dans leurs préjugés inscrits au fer rouge dans leurs cervelles plus rouillées que la coque du Titanic. Nous, les libertaires, on ne peut pas rivaliser : par définition de ce qu’est l’esprit libertaire, on ne peut pas avoir leur discipline, leur cohésion, leur esprit grégaire, on ne peut pas obéir à un chef, on ne peut même pas obéir du tout à un mot d’ordre. Les amoureux de la liberté n’auront jamais l’esprit de corps qui assure toujours à la réaction sa monstrueuse efficacité, cet esprit de clan qui a jadis permis aux Chouans de s’appuyer sur toute une armée qui a mené la vie dure à la Révolution en Vendée…

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Ils sont conditionnés, mais ils ont peur surtout : ils ont peur de devoir admettre que la vérité ne ressemble pas à ce qu’on leur assène depuis la naissance, ils n’ont pas le courage de devoir cesser de croire au père Noël, ils tremblent devant la réalité d’un monde qui change et n’a de toute façon jamais été ce monde qu’il rêvent, tout blanc, tout propre et tout beau où les mâles ne se servent de leur zizi tout dur que pour procréer ; cette peur les rend terribles car c’est elle qui leur donne la détermination pour faire violence à la réalité afin de la rendre conforme à leurs fantasmes, tel un artiste raté incapable de faire un portrait ressemblant et qui massacrerait donc ses modèles pour qu’ils ressemblent à ses dessins, fût-ce au risque que lesdits modèles n’y survivent pas (voir les Meurtres fatals de Maëster)…

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Ils sont conditionnés, ils ont peur, mais surtout, mais surtout… Ils s’emmerdent. Beaucoup. Plus que beaucoup. Ils se font chier à mourir. Pour une raison simple : ils se privent de tout. Ils sont persuadés qu’ils ne pourront profiter de la vie que quand ils seront morts et que s’ils ont le malheur de sortir des clous, ils iront griller en Enfer pour l’éternité. Alors pas question d’excès de table, pas question de s’enivrer, pas question d’amour (oh, l’affreux péché !), pas question d’humour, pas question, tout simplement, de plaisir. Comment ne pas être aigri en s’imposant un tel régime ? Même leur seigneur Jésus ne crachait pas sur les courbes de Marie-Madeleine ! Ils ont les couilles pleines à craquer, ils ne connaissent de la vie que son versant le plus sinistre, le plus ennuyeux. Et pour qui a eu l’intelligence tuée dans l’œuf par une religion débile (pléonasme !), quand on a l’imagination sclérosée par une morale desséchée, quand on a une vie de merde qui se résume à bosser-pisser-bouffer-pioncer, qu’est-ce qui reste, pour donner un peu de sel à l’existence ? La haine. Pour compenser leur ennui, ils vouent une haine chronique à tous ceux qui n’ont pas, comme eux, pris le parti de cesser de vivre avant de mourir, ils les haïssent pour ne pas devoir avouer qu’ils les envient. Cette haine n’attend qu’un mot d’ordre pour se muer en agressivité déclarée : ils n’attendent que ça, ils n’ont que ça à faire dans leurs vies minables, de pouvoir aller rallumer les bûchers pour y griller vivants les féministes et les avorteurs, de pouvoir organiser des autodafés pour brûler tous les livres impies (c’est-à-dire, en fait, presque tous les livres), de pouvoir construire des gibets géants pour lyncher les homosexuels, les immigrés, les gauchistes et autres mécréants, présumés ou non… Ils sont déjà morts, ils puent la mort à plein nez, ils ont la mort en eux, et n’ont que ça à donner : celui qui saura leur donner de l’humain à massacrer, que cet humain ait pour nom « hérétique », « sorcier » ou « mahométan » sera leur chef, leur maître, leur guide, leur Torquemada, leur caudillo, leur führer.

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Le seul bon point, c’est que pour l’instant, ce grand leader, ils ne l’ont toujours pas. Frigide Barjot ? Elle les abandonne déjà. Christine Boutin ? Elle n’a pas l’énergie. Farida Belghoul ? Ils ne voudront jamais d’une beurette. Dieudonné ? C’est juste un sale gosse. Alain Soral ? Il a le charisme d’une huître. Serge Ayoub ? C’est déjà un repris de justice. Marine Le Pen ? Elle hésite à récupérer leur mouvement. Jean-François Copé ? Il a trop besoin de l’électorat modéré. Le Pape François ? Il tient trop à son image de réformateur. Mais qu’importe : même sans chef incontesté, ils peuvent faire des dégâts. Je les vois d’ici harceler les médecins qui pratiquent l’IVG, perturber les mariages gays, attaquer les écoles publiques, provoquer des dizaines d’affaires Clément Méric…

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Pourquoi voudriez-vous qu’ils s’arrêtent, le gouvernement leur a déjà cédé ! Dix contre un que quand le chef qu’ils se seront trouvé entretemps aura fait son coup d’État, les socialistes lui voteront les pleins pouvoirs comme ils l’ont fait en 1940 pour un certain Pétain… Cavanna est parti juste à temps, on dirait !

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