Scarlett et moi, c’est fini.

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Comme le disait un poète qui n’était pas la moitié d’un queutard, « on passe une moitié de sa vie à attendre ceux qu’on aimera et l’autre moitié à quitter ceux qu’on aime ». Et là, comme vous me voyez, mon cœur à la gueule d’un manifestant ukrainien. D’ailleurs je suis certain que Vladimir Poutine, ce grand sentimental,  comprend le tourment qui est le mien. Un autre poète, non moins porté sur la chose qu’Hugo et moi-même, ne disait-il point que l’ennui avec l’amour, c’est que pour envahir la Crimée, on ne peut se passer de complice?

Ressaisis-toi mon cœur, pauvre mendiant, et cesse de faire des calembours  que même Grand Corps Malade repousserait avec dédain du bout de la béquille. Pense à la malheureuse que la police contraint à faire son boulot en échange de la promesse de la citoyenneté de ce pays de cons, pense à l’Ukraine (encore), à la Syrie et à tous les autres, pense à Valls et Sarko, les Montaigu et Capulet de la politique obligés de dissimuler leur émoi dans l’anonymat d’un stade, pense  à  n’importe quoi mais arrête de m’emmerder.

Pourquoi me sens-je obligé d’insulter les soixante millions d’infortunés qui vivent dans le même pays que moi en les traitant de citoyens, me direz-vous au lieu de m’envoyer des bouteilles pour me consoler, bourreaux égoïstes que vous êtes? Ce n’est pas que le dépit amoureux qui m’inspire ces sombres pensers (ce n’est pas une coquille, c’est plus joli comme ça). C’est aussi prouvé scientifiquement: toutes les études démographiques démontrent que le taux de natalité est directement relié au niveau d’éducation des reproducteurs. La France pouvant se targuer du taux de natalité le plus fort d’Europe après l’Irlande, vous en déduirez ce que bon vous semble.

Ce qui nous ramène en droite ligne, et vous pensez bien que je le déplore, à notre sujet initial. J’étais paisiblement en train de rire des malheurs et de la chevelure de Jean-François Copé, quand une brève apparut sur mon écran. Scarlett Johanson serait enceinte. D’un coup d’un seul, le monde s’effondra sous mon fauteuil comme un échafaudage dans une mine chinoise, comme la popularité d’un président de la République, ou comme ma foi en la chanson française à chaque nouvelle chanson de Yannick Noah.

Que la belle se fût entichée d’un Français et se fût installée à une heure de train de chez moi pour me narguer, passe encore. Je ne suis pas possessif, et j’étais bien persuadé qu’en goûtant à notre médiocrité nationale, elle n’en reviendrait vers moi que plus éperdue. Qu’elle s’abaisse à faire de la publicité, qui plus est pour une boîte appartenant à des colons israéliens ou un truc dans le genre, pour arrondir ses fins de mois, ça commençait à sentir le roussi entre nous, mais j’ai trouvé la force de pardonner. Mais qu’elle consente à laisser un spermatozoïde s’approcher de ses ovules, c’est la goutte qui fait déborder le vase, même si je regrette cette honteuse métaphore sur sa splendide anatomie.

Comprends-moi, Scarlettounette, il n’y a qu’une chose au monde qui m’ennuie plus que les enfants, c’est leurs parents. Ma misanthropie forcenée m’oblige à considérer qu’à de trop rares exceptions près, les parents sont une variété un peu trop bavarde du bétail. J’ai infiniment plus de sympathie et d’empathie pour les bêtes qui ne se constituent en troupeaux et qui ne se reproduisent de façon industrielle que parce que l’Homme les y a forcés, et qui ne se sentent pas obligés de nous faire partager leur bonheur d’avoir réussi ce que des milliards de bestioles font à longueur d’année depuis la nuit des temps.

A tout prendre, je préfère encore parler des rapports de Woody Allen (avec qui tu as tourné quelques-uns de tes meilleurs films, parce que excuse-moi mais Don Jon c’était une belle merde) et de sa pléthorique descendance. C’est certes un peu glauque, mais ça a au moins le mérite de l’originalité.

Il en va d’ailleurs de même de toutes les conversations sur l’avancée des travaux de la maison, du crédit sur la bagnole, des élections municipales et de toutes les autres, du bulletin météo et du programme télé, et de tous ces sujets photocopiés à l’infini que n’importe quel primate peut maîtriser. Je m’en fous, je m’en cogne, je m’en tamponne le coquillard, je préfère encore lire l’annuaire de la Meuse et le traduire en latin que de subir ces conneries.

Rien n’indique que la maternité te rendra aussi insipide que le commun des mortels qui enfantent parce qu’ils pensent que ça laissera une trace de leur passage sur la planète. En un mot Scarlett, je te quitte parce que j’ai peur que tu deviennes normale. D’ailleurs, quand Natalie Portman est tombée enceinte, j’ai relu trois fois son mémoire sur la production d’hydrogène à partir d’enzymes dans du sucre et j’ai pris cinq kilos d’un coup.

Certes, je suis aigri. Mais c’était quand même bien entre nous. Je garde quand même l’affiche de « Lost in Translation » en souvenir.

5 comments on “Scarlett et moi, c’est fini.

  1. Un des articles les plus incroyablement ridicules que j’ai lus sur la toile. Je ne lirai plus ce blog misogyne.

    1. Ca c’est bien vrai. D’ailleurs, je me demande qui va faire le ménage à la maison maintenant qu’elle est partie.

    2. Un des commentaires les plus ridicules que j’ai lus ; m’étonne pas que ça vienne d’une femme 😉

    3. Je ne voudrais pas jeter de l’huile sur le feu, mais si tu avais mieux lu, tu te serais aperçue que Jonathan visait TOUS les parents et donc aussi les pères ! Misogyne ? Non, plutôt misanthrope.

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