Après avoir souhaité qu’une épidémie de virus Ebola vienne décimer d’éventuels migrants, Le Pen père s’est encore distingué en listant à voix haute les artistes dont son parti espère faire une « fournée »… On ne peut reconnaître au fondateur du Front National qu’un seul talent, celui de faire parler de lui ; le plus grave, c’est qu’il ne le fait peut-être même pas exprès. Après tout, officiellement, il est à la retraite : s’il continue à être facho, c’est juste pour le plaisir…
Tout ce bruit provoqué par les derniers délires du vieux leader néo-nazi me donne l’occasion de faire une petite mise au point sur un article paru dans la presse locale brestoise il y a une semaine et demie. La veille, avait eu lieu une manifestation anti-FN organisée à l’initiative de lycéens brestois et encadrée par l’UNEF. Votre serviteur était dans le cortège et avait répondu aux questions d’une journaliste ; le lendemain, je pris donc tout naturellement la peine de prendre connaissance de l’article consacré à ce salutaire sursaut citoyen de la jeunesse brestoise et je vous invite à en faire autant :
Vous avez lu comme moi la journaliste s’étonner de voir que « les jeunes ont beaucoup décrié Jean-Marie Le Pen, et pas du tout sa fille Marine », ce qui pourrait laisser penser que nous, jeunes, sommes dupes de la stratégie de l’héritière du borgne visant à se faire passer pour plus respectable que son géniteur. Ce serait une erreur. Bien au contraire, si nous décrions le menhir, c’est précisément parce que nous n’oublions pas ce que sa fille essaie de faire oublier, à savoir par quel homme son parti a été fondé. Marine Le Pen sait que l’héritage idéologique de son père, qu’elle a cependant accepté sans broncher, est lourd à porter et toute sa stratégie consiste précisément à tenter de séparer l’image du FN de celle de son fondateur. Mais il y a encore 70% des jeunes en France qui voient clair dans son jeu et ne se laissent pas prendre au piège : si nous décrions Jean-Marie Le Pen, c’est pour mieux rappeler ce que Marine essaie de faire oublier, à savoir qu’elle est l’héritière d’un ancien tortionnaire qui passe sa retraite à collectionner les condamnations pour injures raciales et que son parti est une association de malfaiteurs néo-fascistes. Je le dis en mon nom et au nom de tous les jeunes qui savaient pourquoi ils manifestaient le 28 mai dernier (j’ai réussi à leur faire chanter le chant des partisans, ce qui prouve qu’ils connaissent l’histoire de France et leurs classiques) : nous ne l’oublions pas et le FN restera pour nous à jamais ce qu’il est : un objet de répulsion !
Comment ça, j’exagère ? Quand le PS ou l’UMP gagne une élection, on n’en fait pas toute une histoire : si ça ne prouve pas que le FN n’est absolument pas un parti comme un autre !
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