Un point, c’est tout. n°18, 7/06/2015

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Point de non-retour : J’ai lu dans la presse régionale cette semaine le témoignage d’un père dont la fille est partie faire le djihad… De tels récits sont bien entendu glaçant, mais ils reflètent un phénomène qui, très honnêtement, ne m’étonne pas outre mesure : qu’est-ce qu’on fait, en France, pour les jeunes, à part leur rabâcher à longueur de journée que « c’était mieux avant » et qu’ils auront une vie de merde faite de chômage et de précarité ? On ne parle d’eux que quand il est question de délinquance, on les représente comme des glands avec trois mots de vocabulaire, on leur fait miroiter un monde de bling-bling et d’argent facile tout en leur faisant bien comprendre qu’il n’y auront jamais accès et vous voudriez qu’ils sentent bienvenus dans ce monde ? C’est encore pire pour les jeunes musulmans (ou considérés comme tels),qu’on traite comme des étrangers même si leurs familles sont françaises depuis trois générations, que médias et politiciens jettent en pâture à la vindicte populaire en les présentant comme le danger intérieur et auxquels les employeurs n’ont jamais le courage de confier des tâches quelque peu gratifiantes, comme si les lazzis des « gens du cru » n’étaient pas des humiliations suffisantes ! À force de dénoncer un ennemi imaginaire, il a fini par devenir réel !

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Point sur le « i » : C’est malheureux à dire, mais je n’arrive pas à être vraiment indigné par l’OPA inamicale de Sarkozy sur le mot « républicain » : d’abord parce qu’au vu de ce qu’il a fait quand il était président, il est bien évident que cet individu ne recule devant aucune bassesse ; ensuite parce qu’il y a déjà longtemps que le mot « républicain » est à la merci du premier accapareur vu qu’il n’a plus aucune signification : on a laissé les gouvernement successifs raboter les libertés individuelles pour lutter contre une insécurité fictive, on adhère sans broncher à l’idée suivant laquelle la vie se résumerait à la guerre des uns contre les autres, on se soucie davantage de notre petit confort personnel que du respect de la dignité humaine et on avale cette couleuvre grosse comme Depardieu comme quoi le FN serait un parti républicain ! Tiens, à ce propos : le hold-up de Sarkozy, ce ne serait pas justement une manœuvre de notre ex-Nabot-Léon national pour prendre de vitesse l’héritière du borgne qui n’avait de cesse, ces derniers temps, que de détourner les valeurs républicains pour servir sa propagande ? Sincèrement, si l’OPA sarkozienne permet de mettre un frein à la « normalisation » du Front Néandertal, je ne vais pas cracher dessus ! Oui, je suis d’accord avec vous, c’est dire à quel degré de misère je suis tombé !

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Point de franglais, Câlice de Crisse ! On prétend qu’on ne peut plus rien rater de ce qui se passe dans le monde. C’est très exagéré : je ne me suis pas retiré dans le désert ou sur une île déserte et je n’ai appris la mort de Jacques Parizeau que quatre jours après ! Et pourtant, excusez-moi du peu, ce n’était pas n’importe qui : ancien chef du parti québécois, ancien ministre des finances du Québec et considéré comme un des pères du Québec moderne, ancien premier ministre de la Belle Province et artisan du fameux referendum de 1996… Qui en parle en France ? Mais bon, il est vrai qu’un homme politique qui a renoncé au pouvoir après avoir été désavoué par le peuple (il a démissionné de son poste de premier ministre après la victoire du « non »), c’est un exemple sur lequel les politiciens de chez nous préfèrent sans doute ne pas s’attarder… Et puis qui attache encore de l’importance à la défense de la langue française à une heure où on ridiculise systématiquement ceux qui la maîtrisent et où on porte aux nues les ignares qui n’ont que trois mots de vocabulaire et emploient dix mots de franglais par phrase ? C’est dire si je ne reprocherai pas aux responsables de la représentation de la France à l’Eurovision de faire de la résistance ! De toute façon, n’en déplaise à mon ami Mikaël, l’échec de la France à ce concours de chant n’est certainement pas qu’une question de langue : chanter en anglais ne sauverait pas de la médiocrité une godiche « interprétant » de sa voix insipide une chanson où la niaiserie le dispute à la platitude… J’étais parti pour rendre hommage à Jacques Parizeau et j’en arrive à railler l’Eurovision : pardonnez-moi, c’est plus facile d’écrire « contre » que d’écrire « pour »…

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Point positif : Samedi soir au port de commerce de Brest, sous un ciel dégagé, une représentation de « Putain de Renaud » a rassemblé un public aussi brillant en quantité qu’en qualité : la soirée fut une grande satisfaction aussi bien pour la troupe que pour les spectateurs. Une belle claque à tous les donneurs de leçons ! Un point c’est tout.

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