Du haut de tes 7 ans, la vie est belle. Pas rose, parce qu’on t’a toujours dit que le rose c’était pour les filles alors que toi, c’est une couleur qui ne te dérange pas, mais la vie est belle quand même. T’as plein de copains avec qui jouer au foot et t’écorcher les genoux, t’es jamais le dernier choisi pour constituer les équipes et d’ailleurs, t’es devenu un expert en « Chou-fleur » alors t’es souvent capitaine de l’équipe qui gagne à chaque fois. Tu travailles bien à l’école et tu fais la fierté de tes parents, parce que tu réussis bien et qu’ils savent que leur rejeton ira loin dans la vie s’il s’en donne la peine. Inscrit dans un club de tennis et au solfège, tout va pour le mieux pour toi.
Seulement, ta mère est en charge de la cuisine et elle a la sale manie de vouloir te faire manger des trucs un peu bizarres. En ce moment, le quinoa c’est son dada. Ca ne te dérange pas qu’elle prépare à manger des choses saines parce que tu as déjà pris conscience que tu en as besoin pour être le meilleur dans tous les domaines. Tout allait bien, jusqu’à aujourd’hui. Quand t‘es rentré de l’école à 11h45, t’as trouvé qu’une drôle d’odeur flottait dans l’air, et au moment de passer à table, tu es tombé des nues. Une montagne de petites boules vertes trônait à côté du reste, et ta mère, fière d’elle, t’encourage à goûter avec un franc sourire. Pas de doute, c’est bien ça que t’as senti en rentrant, et t’angoisses un peu à l’idée d’avoir à manger un truc pareil. Finalement, tu prends ton courage à deux mains en te disant que ça ne peut pas être si mauvais que ça et ta fourchette…
C’est le drame. Intersidéral. Tu crois mourir tant le goût de ce truc est infâme, alors que ta mère t’apprend qu’on appelle ça des choux de Bruxelles, et que ça a le goût à la fois de chou-fleur et de brocoli. Tu connais les goûts de ces deux légumes, mais ça n’a rien à voir avec le nauséabond qui t’emplit désormais la bouche. Tu bois un grand verre d’eau, passe à un autre aliment en espérant faire passer le goût, mais il s’est tellement bien accroché à tes papilles que tout ce que tu manges a le même gout détestable du chou bruxellois. Plus tard, tu deviendras un dangereux sociopathe, serial killer en herbe mais tu n’en sais encore rien, parce que tu n’as pas connaissance des conséquences dévastatrices sur l’Homme des choux de Bruxelles.
Maintenant que le scénario du prochain film d’horreur a été posé et que tout un chacun s’y est reconnu, on va pouvoir parler un peu plus sérieusement. Le chou de Bruxelles est sans nul doute l’une des choses que je tiens le plus en horreur. Je ne comprends pas comment on peut aimer ce petit « jet » – nom qu’on donne à la partie comestible, même si cela reste tout relatif, de cette plante. Je ne sais pas quelle est l’origine de cette hérésie alimentaire et à vrai dire, rien que penser à son goût me donne des nausées, mais je sais que le plant sur lequel poussent les choux de Bruxelles est assez angoissant, et pour preuve. Moi, ça me donne de l’urticaire.
A quel moment un Homme, sur cette planète si riche en fruits délicieux et en légumes gorgés de soleil, a-t-il considéré que ce serait une bonne idée d’essayer de bouffer ça ? Pire encore, à quel moment s’est-il dit qu’il aimait assez le goût et que ce serait une belle idée que de le cultiver pour ensuite le vendre ? Honnêtement, je crois qu’on marche sur la tête. Je veux bien que tout n’aille pas pour le mieux, mais rien ne justifie et ne justifiera jamais qu’on en vienne à manger ça. Rien ne justifiera jamais la torture mentale que c’est d’avoir une assiette pleine de petits choux bien dégueulasses.
Que les choses soient claires, je plains les bruxellois. D’eux, on ne sait pas grand chose, mais là c’est les insulter tout de même. Les champignons ou le jambon de Paris, bon, passe encore, à vrai dire on s’en fout ça a un goût plus ou moins neutre… Alors que les choux de Bruxelles sont partenaires officiels des cauchemars alimentaires de tous les mômes du monde – malheureusement, des études ont prouvé que cette phobie ne s’estompait pas avec le temps…
Il est temps d’éradiquer cette insulte à nos papilles de toutes les assiettes du monde. La culture intensive est dangereuse pour l’environnement, mais peut-on mesurer les impacts néfastes de la culture intensive des choux de Bruxelles ? Si l’on prend en considération l’impact négatif que ça a sur les gens – tant leur humeur que leur haleine, sans compter la digestion difficile et tout ce qui s’ensuit – comment pourrait-on considérer que ça ait une conséquence positive pour notre planète ?
Eveillons les consciences et mettons tout en œuvre pour lutter contre cette inhumaine consommation de nos ressources !
Rejoindrez-vous mon combat ?