Jeudi 7 décembre
10h : Prenant le bus, je demande un ticket au chauffeur ; celui-ci s’exécute mais démarre en même temps ! D’une main, il conduisait, de l’autre, il fouillait pour prendre un billet puis la monnaie ! Il n’y a pas que chez les automobilistes que l’on trouve des attitudes irresponsables…
12h : Puisqu’on parle d’irresponsabilité, restons-y : pendant que tous les beaufs de France ont les yeux braqués sur leur idole à peine refroidie, c’est à peine si l’on entend quelques voix s’élever contre la décision de Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël ! On montre du doigt, à juste titre, le risque d’embrasement du Proche-Orient que réveille cette décision mais on ne met pas suffisamment l’accent sur ce qui la motive, à savoir un souverain mépris des Musulmans que Donald le connard considère de toute évidence comme des sauvages à exterminer ; ça me rappelle un dessin du regrette Gébé, paru à l’époque de la sale guerre (un pléonasme, excusez-moi) de George Bush Jr, où l’on voyait un officier américain briefer ses troupes en leur disant « l’Arabe, c’est un Indien sans plumes » !
12h30 : Il n’y a pas que des mauvaises nouvelles : j’apprends qu’entre le 1er janvier et le 30 décembre, 222 avions n’ont pas pu décoller en Allemagne parce que leur pilote refusait de renvoyer des demandeurs d’asile déboutés. Je ne peux qu’applaudir des deux mains l’attitude de ces pilotes qui, malgré leurs salaires élevés, ne sont pas embourgeoisés au point de rester insensibles devant la détresse de leurs semblables. Il arrive toujours un moment, dans une vie d’homme, où on ne peut plus se contenter d’obéir béatement à des ordres. La désobéissance civile de ces pilotes de ligne est d’autant plus pertinente qu’un grand nombre des expulsions concernaient… L’Afghanistan ! Oui, vous avez bien lu ! Berlin considère que l’Afghanistan est sûr ! Suffisamment en tout cas pour y renvoyer les gens qui l’ont fui ! C’est à se demander pourquoi l’extrême-droite allemande se démène, vu que Merkel applique déjà son programme !
21h30 : Le palmarès des personnalités politiques détestées des Français a été publié. Une fois passée la joie de voir que Nadine Morano est en tête devant Marine Le Pen et que Christiane Taubira ne figure plus parmi les premières, une évidence me saute aux yeux : sur les cinq personnalités en tête du classement, trois sont des femmes, et les deux premières sont des femmes ! Bien sûr, dans le cas de Morano et de Le Pen, leur impopularité est tout à fait légitime, mais pourquoi détester plutôt la Morano et pas Frédéric Lefebèvre ou Christian Vanneste, pour ne citer que les deux premiers noms qui me viennent à l’esprit parmi tous les crétins lancés par Sarkozy ? Pourquoi la grosse Le Pen et pas son père ou sa nièce, ou Collard, ou Philippot, ou n’importe quel autre salaud défendant exactement les mêmes idées pourries ? Et surtout, surtout, pourquoi Anne Hidalgo figure-t-elle aussi dans ce top 5 ? Décidément, la France reste un pays de machos où on pardonne plus facilement les conneries aux hommes qu’aux femmes. Une nouvelle preuve, c’est que parmi les politiques préférés des Français, derrière Nicolas Hulot et Laura Flessel, on trouve… Alain Juppé ! A ce tarif-là, pourquoi pas Edith Cresson ? Vous allez me dire que Juppé n’a rien de commun avec Cresson ? Si, ils ont un point commun ; un seul, mais qui compte triple : ils ont tous deux été premier ministre, ils ont tous deux battu des records d’impopularité et je vous jure qu’ils ont à peine eu le temps d’emménager à Matigon que les Français sont presque tous descendus dans la rue pour qu’ils foutent le camp ! On a passé l’éponge pour Juppé, mais pas pour Cresson, vive la France phallocentrique !
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