Le journal du professeur Blequin (106)

Vendredi 26 juin

17h : J’en suis déjà à mon quatrième bus de la journée, avec le masque sur la gueule et un colis sur les genoux. Accusant une baisse de forme depuis déjà quelques jours, je suis maintenant à bout de nerfs ! Un gamin pousse des cris qui me cassent les oreilles, malgré mes boules Quiès : n’y tenant plus, je fais part de mon agacement à la femme qui l’accompagne (je l’avoue, je ne le dis pas de façon très diplomate) et elle me répond que c’est un enfant et qu’on n’y peut rien… J’aurais fait la moitié de son boucan à son âge, ma mère m’aurait traité comme du poisson pourri devant tout le monde ! Cette anecdote en dit long sur la façon dont le statut de l’enfant a évolué dans nos sociétés, depuis l’époque où j’étais petit : je ne suis pas nostalgique du temps où les gosses n’avaient pas le droit à la parole, mais il est quand même navrant de voir que les parents démissionnent au point de se mettre à genoux là où ils devraient enseigner à leur progéniture un minimum de civilité !

Pascale May et Jean-François Joubert, les deux auteurs à l’honneur.

Samedi 27 juin

14h30 : Me voilà au Faou (prononcez « Fou ») pour assister à une rencontre d’auteurs organisée par le collectif Synergie au café-librairie Gwennili. Je connaissais déjà les auteurs en question, je n’apprends donc pas grand’ chose, mais ça me faisait une occasion de sortir de Brest pour la première fois depuis le début du déconfinement. Je n’ai pas fini de prendre ma revanche sur ces mois perdus…

Dimanche 28 juin

11h : Je vais voter. Niveau protocole sanitaire, on se borne à me faire porter le fameux masque et à me faire me laver les mains à la solution hydroalcoolique ; rien de méchant. On me laisse rapidement entrer dans le bureau de vote où il n’y a pas grand monde : seuls les plus civiques d’entre nous se sont déplacés. Tant pis pour les autres ! A  l’entrée, un type me demande quelque chose : comme il parle derrière un masque avec un accent à couper au couteau (vraisemblablement nord-africain), je n’y comprends rien, je perds patience et je lui demande vivement de parler fort ! Il voulait seulement voir ma carte d’électeur et ma pièce d’identité : je les avais bien en main, n’ayant pas envie de faire un deuxième aller-retour… Bien entendu, je ne suis pas fier de ce mini-esclandre, mais que voulez-vous, j’ai toujours eu besoin d’entendre clairement et distinctement ce qu’on me dit et le port du masque n’est pas fait pour m’aider… Bon, on m’a laissé voter quand même…

Lundi 29 juin

11h30 : Je prends connaissance des résultats des municipales. Ben oui, je n’avais pas suivi la soirée électorale ; de toute façon, je savais déjà ce qui allait sortir des urnes brestoises : la réélection de François Cuillandre n’est donc pas faite pour m’étonner, et j’ajoute que si après ça, Bernadette Malgorn ne comprend toujours pas qu’on ne veut pas d’elle, alors il n’y a plus que l’euthanasie qui peut la soulager ! Je serais elle, je retournerais à Metz où on semble beaucoup l’apprécier : et elle ne dépareillerait pas avec ce bandit de Grosdidier ! Pauvres amis messins, je vous plains… Mais pas étonnant que mes camarades de Perpignan ! Cela dit, le RN recule au niveau national au profit des écologistes et ça, c’est une excellente nouvelle ! Vais-je enfin me réveiller de ce cauchemar ?

François Cuillandre vu par votre serviteur.

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