Rappelez vous la grande chasse à l’homme en Irak pour arrêter Saddam Hussein, dictateur d’un pays que l’occident n’a pas hésité à tuer à petits feux pendant des années par le biais d’un embargo injuste ; c’était Running Man version années 2000, parfaitement adapté pour un passage des plus télégéniques sur nos écrans. Tout ça pour l’image si peu apaisante de sa mort par pendaison. La démocratie était parait-il passée par là.
Rappelez vous Milosevic, les 33h d’assaut pour l’arrêter et le conduire devant la justice internationale, pour un procès qui finira par sa mort dans les geôles, dans des circonstances qui prêtent encore à la controverse.
Bizarrement , on entend personne demander la traduction de Ben Ali devant un tribunal international. Pourtant , en Tunisie la torture n’était pas le fait de « dépassements individuels isolés », comme le prétendent les autorités, mais constituait, selon la FIDH, une pratique « caractérisée, grave et systématique ». Elle incluait des actes tels que : des coups assénés sur l’ensemble du corps par des matraques, des brûlures à l’eau de javel ou à l’éther sur les parties sensibles du corps, l’immersion de la tête dans de l’eau souillée, la privation de sommeil, des sévices sexuels, etc., et des tortures psychologiques, comme le fait de forcer les femmes à divorcer. Et les tortionnaires – des fonctionnaires du ministère de l’intérieur, de la garde nationale, de la police -savaient qu’ils jouissaient d’une totale impunité ; certains d’entre eux ont même reçu des primes, des promotions et, dans certains cas, les plus hautes décorations.
Pendant qu’on débat comme à peut près toutes les nouvelles lunes de la récidive, la France ferait bien de se pencher sur le dangereux récidiviste qu’est Ben Ali. Car il ne suffit pas de soutenir bien tardivement et de manière fort opportune le peuple tunisien dans sa lutte, encore faudrait-il que Ben Ali , ce sanguinaire dictateur , ne puisse pas finir ses jours dans le luxe et un repos bien mal mérité dans une Arabie Saoudite dont les pétrodollars protègent de tout.
La justice internationale ne peut pas se faire complice une fois encore de Ben Ali, comme les dirigeants de notre pays l’ont été tant d’années durant .Le régime Ben Ali est certes tombé non sans soubresauts, mais la responsabilité de Ben Ali dans les atrocités commises en Tunisie pendant son règne ne doit pas être oublié par ses ex-amis occidentaux dont quelques uns mériteraient un coup de pieds au cul de la part des électeurs au plus vite.
Les prisonniers politiques qui sur ordre de Ben Ali ont croupis des années durant dans des prisons tunisiennes, ces gens torturés, opprimés méritent que le président Sarkozy se mette du côté des victimes comme il aime tant le faire quand c’est bon pour son image franco-française….
Mais je crois qu’il ne faut pas rêver : l’ami français de Ben Ali ne fera rien ; et il faudra bien se rappeler en 2012 qu’un président français, qui se présente devant le scrutin universel était l’ami d’un régime autoritaire qu’il a soutenu jusqu’à la dernière minute ; il appartiendra alors à chacun de se demander si un tel énergumène est digne de représenter le pays des droits de l’homme.