Monsieur le Maire,
JNous avons appris votre décision d’armer la police municipale, exprimée publiquement lors de la séance du Conseil municipal du 29 janvier dernier à laquelle plusieurs membres de notre groupe local ont assisté.
Nous, adhérents au MAN, nous sentons entièrement concerné-e-s par votre décision à plusieurs titres :
• Le Mouvement pour une Alternative Non-violente refuse la fatalité des violences qui semble peser sur l’Histoire et, au-delà du rejet de cette violence, veut développer une culture de non-violence, respectueuse de chacun des humains et de leur environnement. La violence prend de multiples formes : non satisfaction des besoins fondamentaux ; précarisation ; violences au sein des familles, de l’école, des quartiers, des entreprises ; guerres, violences économiques, atteintes à l’environnement…
• Nous sommes donc très inquiet-e-s qu’une telle mesure soit prise dans cette période de grande instabilité sociale et politique. Nous craignons en effet qu’elle attise le sentiment d’insécurité des personnes déjà en conflit avec les institutions (dont la police) et engendre davantage de violences, principalement dans les quartiers où elle est déjà prégnante. Le port d’une arme de poing nous semble générateur de méfiance et d’intimidation.
Nous établissons le constat que l’augmentation des moyens répressifs et coercitifs, aux niveaux local, national et mondial, constitue un facteur aggravant des situations de violence et empêche le dialogue et la compréhension mutuelle. Or la confiance et la sécurité des personnes sont au cœur du projet de société auquel nous aspirons. Il ne s’agit pas tant de condamner les personnes qui ont recours à la violence que de rechercher une alternative à cette violence.
La non-violence ne saurait se limiter au seul refus des moyens violents : elle implique la recherche et la mise en œuvre de méthodes visant une réelle efficacité. Aussi nous vous demandons expressément, Monsieur le Maire, de revenir sur votre décision d’armer la police municipale et de rechercher, en concertation avec vos administrés, d’autres leviers d’action en faveur du bien-vivre ensemble.
• De plus, en entendant que vous avez pris cette décision sans concertation avec l’équipe municipale et sans consultation publique, nous sommes consternés car nous sommes très attaché-e-s à la démocratie, donc à la discussion, au débat et à la participation du peuple à l’exercice du pouvoir.
• Toutefois, à la lecture de votre éditorial du dernier Metz Mag’ où vous exprimez la volonté de soutenir les « associations qui œuvrent pour l’intégration », nous avons l’espoir d’une ouverture au dialogue : accepteriez-vous en ce sens d’ouvrir un débat, une table ronde avec ces associations – dont nous faisons partie nouvellement à Metz – sur cette question du bien-vivre ensemble (dont la sécurité constitue une partie seulement) pour rechercher une véritable alternative à la violence dans notre ville ? Nous espérons que ce courrier retiendra toute votre attention et comptons sur une suite favorable de votre part.
Dans l’attente de votre réponse, nous vous adressons nos salutations respectueuses.
Pour le MAN Moselle,
Vincent Olry
Christelle Monnot
Marie-Paule Fristot
Marine Couderc
Anne Carbonnel