FC METZ : DE LA QUASI-FAILLITE A LA GLOIRE

En 1978, après une saison médiocre et alors que Nancy ramenait la coupe de France en Meurthe et Moselle, le FC Metz s’offrait une crise dont il n’était pas un habitué : Molinari était prié de faire ses cartons (il se retrouvera très vite chez son ami Cuny à l’ASNL) et de laisser place à un chef d’entreprise local, Aimé Dumartin. Le club tente d’avoir une politique plus ambitieuse et on voit ainsi arriver à Saint Symphorien des joueurs comme Wim Suurbier, international hollandais vainqueur de 3 coupe d’Europe des clubs champions avec le grand Ajax et finaliste de la coupe du monde 1974 ou le stéphanois Synaeghel , triple champion de France avec la grande équipe des verts et international français . Il sera suivi d’Henry Kasperczak (international polonais, 3ème de la coupe du monde 1974), Cheik Diallo (venu de Troyes dont il est encore aujourd’hui le meilleur buteur en Ligue 1), international malien, Bruno Zaremba, international espoir français ou enfin Philippe Mahut, défenseur qui arrive également de Troyes et qui quatre ans plus tard finira 4ème du mondial espagnol (il était remplaçant lors de la fameuse demie finale de Séville contre l’Allemagne).

La nouvelle direction semble récolter les fruits de ses efforts lors de la première saison : le club à la croix de Lorraine finit 5ème , échouant de justesse dans sa quête de qualification européenne par la faute de Monaco (4ème au goal-average).

Hélas, les années suivantes sont moins brillantes et le club lutte pour ne pas descendre en 1980, évitant la descente grâce à deux buts de Battiston contre le jeune Paris Saint Germain le 17 mai .

Kasperczak devient entraineur, de nouveaux joueurs débarquent : Alfred Riedl, cador du championnat belge et international autrichien (216 matchs et 120 buts marqués sous les maillots de Saint Trond, Anvers ou Liège), le jeune Philippe Thys, futur champion de France avec l’OM de Tapie avant d’échouer à Strasbourg ou encore l’international espoir français Philippe Piette qui aura la chance de connaître la moribonde ASNL des années 86-88.

Une 9ème place clôturera une saison où déjà le FC Metz connaît quelques difficultés financières. En janvier 1982, le club est sportivement au fond du trou : 19ème , il voit la division 2 s’approcher à grands pas. Aimé Dumartin rappelle au poste de directeur sportif Carlo Molinari et il faudra attendre une victoire à la Meinau fin avril (0-1, but de Morgante) pour voir les grenats se sauver. Cette fin de saison est aussi marquée par l’étrange match AS St Etienne-Metz : St Etienne est devancé d’un point par Monaco avant la dernière journée ; mais l’ASM a également un meilleur goal-average : +40 contre +36 à Saint-Etienne. Monaco reçoit Strasbourg qui tient bon , il suffit donc à Saint-Etienne de gagner par au moins 5 buts d’écart si le match nul à Louis II se confirmait ; à l’heure de jeu , les verts mènent 7 à 2 contre des messins absents. Ils sont virtuellement champions ; mais à Monaco l’ASM ouvre le score et Strasboug ne reviendra pas ; les verts rajouteront 2 buts pour une défaite messine historique (9-2) mais Monaco est champion.

La saison suivante, le marocain Abdelkarim Krimau arrive à Metz ; avec Tony Kurbos, arrivé un an plus tôt, ils vont former une sacré doublette : 17 buts pour Kurbos et 23 pour Krimau ; les deux joueurs vivront là leur meilleure saison et ils ne parviendront jamais plus à atteindre un tel niveau de jeu même si Kurbos connaîtra de bons moments avec Jules Bocandé (il fut buteur lors de la victoire mémorable des messins à Barcelone 4 buts à 1). Metz finit 9ème et s’apprête à vivre des heures difficiles…

En effet, durant l’été 1983, le FC Metz est très près de connaître un sort à la strasbourgeoise : il traîne un déficit de 20 millions de francs (3 millions d’euros) , ce qui à l’époque était faramineux. Les joueurs , en stage en Savoie , sont inquiets mais ne quittent pas le navire ; ils organisent un match contre le Servette de Genève dont la recette servira à payer les frais occasionnés par ce stage. Du côté de la mairie , on s’active : Dumartin est éconduit et Molinari reprend le pouvoir. La Lorraine se mobilise pour sauver son club phare , la ville offre une aide de 3 millions, la ligue régionale un prêt , et le navire grenat évite le naufrage dans une région en pleine crise sidérurgique où on s’accroche au FC Metz comme un ultime motif de fierté et d’espoir.

Les joueurs rendront au public cet attachement viscéral ; renforcée par l’arrivée de Fernando Zappia, défenseur argentin arrivant de Nancy ou par le triple champion de France avec Nantes et Monaco et international français Eric Pécout ,l’équipe finit le championnat à une confortable 12ème place. Mais l’Histoire du FC Metz allait s’écrire cette saison là par le biais de la coupe de France : Caliais, Castets-en-Dorthe,Besançon,Laval et enfin Nantes cèdent devant la hargne messine. Et c’est donc tout un peuple qui prend la direction du parc des Princes ce 11 mai 1984, pour soutenir le FC Metz, pour montrer sa fierté malgré la crise économique qui ravage la Lorraine. Mitterand, à jamais le fossoyeur de la sidérurgie lorraine pour bon nombre de gueules jaunes, est hué ; les parisiens prennent faits et causes pour le FC Metz, face aux nantis monégasques, ultra-favoris de cette finale qui nous rejoue le coup du pot de fer contre le pot de terre.

 

Le suspens est insoutenable, aucune des deux équipes ne parvient à trouver la faille à l’issue du temps réglementaire ; le FC Metz craint pourtant le pire très vite après la blessure de l’une de ses pièces maitresse, Philippe Thys, au péroné fracturé (alors qu’il se mariait le lendemain !); mais la coupe finit par choisir son camps grâce à des buts d’Hinschberger et de Kurbos aux 102ème et 108ème minutes. Après son échec en 1938 dans un match qui avait fait scandale contre l’Olympique de Marseille (avec un arbitrage plus que douteux), la coupe de France prend enfin le chemin de la Moselle (qu’elle retrouvera 4 ans plus tard) ; le retour est triomphal et la Lorraine peut , l’espace de quelques heures oublier ses soucis.

Le FC Metz se qualifie aussi pour la coupe des vainqueurs de coupe, où il écrira une autre page mémorable de son histoire : tout le monde la connait tant elle fait partie des heures les plus glorieuses du football français voire même de la coupe d’Europe : opposés au grand Barcelone , les messins ne font pas illusion longtemps au match aller à Saint Symphorien : battus 4-2 ils se rendent au Nou Camp sans pression ; les barcelonais accueillent les messins avec condescendance, certains joueurs blaugrana n’hésitant pas à traiter nos grenats de « Jambons » . C’était mal connaître nos valeureux grenats qui asséneront aux catalans l’une de leur plus mémorable claque sur sa propre pelouse 4 buts à 1. Un exploit malheureusement sans suite.

 

Après quelques jolies saisons sous la conduite de Marcel Husson , le FC Metz va s’assoupir à la fin des années 80 , bien calé en milieu de tableau ,pour se réveiller en 1994. Mais ça, c’est une autre histoire…

One thought on “FC METZ : DE LA QUASI-FAILLITE A LA GLOIRE

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