SARKO ET LES FONCTIONNAIRES

« On ne parle pas bien des fonctionnaires. On ne respecte pas assez vos compétences. On ignore les difficultés qui sont les vôtres ».

Ainsi s’exprimait le 2 mars Nicolas Sarkozy à Laon. Un soudain amour pour la fonction publique qu’il s’acharne pourtant à démanteler. Dans le « on » qu’il emploie sans aucun doute le président peut s’inclure.

Tous les employés de Pole Emploi ont encore en mémoire sa sortie en septembre sur les agents de l’établissement née il y a un peu plus d’un an : « e vous l’annonce avec Laurent Vauquiez, 100% de la fusion sera réalisée, jamais on n’a été aussi vite, 100%. Mais ça veut dire qu’alors que certains de nos fonctionnaires aimaient travailler dans des petits bureaux avec l’affiche de la Polynésie pour rêver ou l’orchidée … non, mais non, c’est une plaisanterie… ou l’orchidée dont on s’occupe… »

Cette ironie montre bien que le premier irrespectueux envers les fonctionnaires est ce président démagogique qui a très bien compris que la critique facile de la fonction publique avait une oreille attentive chez une certaine frange de la population.

On peut d’ailleurs se demander si la droite décomplexée sur le sujet des fonctionnaires comme sur bien d’autres n’a pas contribué au regain de violence de toutes natures que connaissent les fonctionnaires. Puisque même les politiques n’hésitent plus aujourd’hui à montrer du doigt les fonctionnaires accusés d’être les responsables du déficit de l’état, le quidam ne se gêne plus…

Rappelons simplement à tous ces gens que les services publics sont les derniers garants dans ce pays de l’égalité, ce mot dont on a fait notre devise mais qui tend à n’être plus qu’un vieux souvenir. S’attaquer aux services publics , c’est s’attaquer à cette égalité de tous devant des services vitaux comme la santé ou l’éducation. Le président a eu bon dos également de critiquer l’augmentation du nombre de fonctionnaire depuis le début des années 80 qu’il estime à 20%. Il oublie de mentionner que la population française a augmenté dans les mêmes proportions.

 

La campagne électorale pour les régionales est l’occasion rêvée pour les populistes de promettre à tout bout de champs une baisse du nombre de fonctionnaires : Mariani en Provence ou Françoise Grossetête (grosse oui, mais pleine de quoi ? ) jouent cette partition ; comme si une baisse du nombre de fonctionnaires étaient une solution aux problèmes des électeurs. Ainsi , sur le même registre , on promet de créer des emplois, d’améliorer les transports et…de baisser le nombre de fonctionnaires ; comme si cette baisse était nécessairement un bien.

Dans la tête des électeurs l’amalgame est fait : tailler dans la fonction publique est une nécessité aussi nécessaires que des besoins essentiels. Les mêmes s’emporteront quand leurs demandes d’allocations logement tardera à être traitée, quand les guichets de la sécurité sociale seront débordés ou quand ils devront attendre des heures dans la salle d’attente des urgences. Personne n’est gagnant , sauf l’UMP qui dit tout haut ce qu’ils font penser aux gens tout bas.

P.-S. Pour répondre à un grincheux , je sais mieux que quiconque qu’un agent pole emploi n’est pas fonctionnaire à proprement parlé ; néanmoins , le terme fonctionnaire englobe généralement , et à tort avouons le, les employés des établissements nationaux publics ; pole emploi fait partie du Service public de l’emploi ;en vérité , celà ne change rien au fond du problême ; les mauvais traitements sont les mêmes. Mais chacun est libre d’en rester à la forme.

 

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