METZ JOUE AVEC LE FEU SACRE

Il fut un temps que les moins de 20 ans n’ont pas connu où le FC Metz était un club immuable de Ligue 1. Un club connu et reconnu dans toute l’Europe autant par sa longévité au plus haut niveau que par son fameux coup d’éclat contre le grand Barça en 1984. (victoire messine 4-1 au Camp Nou).

En ce temps là, St Symphorien vivait de folles soirées dans des ambiances extraordinaires ; les « Ola » endiablées succédaient aux chenilles bienfaisantes, et la majeur partie de la Lorraine vibrait pour ses valeureux grenats en un temps où L’AS Nancy ne provoquait que sourires et ricanements jusque sur la place Stanislas.

Ses héros se nommaient Robert Pirès, Rigobert Song, Bruno Rodriguez (eh oui, il fut un héros avant d’être un sinistre clown), Jocelyn Blanchard, Lionel Letizi, Cyril Pouget , Sylvain Kastendeuch et j’en passe…des joueurs talentueux autant que humbles qui faisaient se redresser de fierté les poitrines du peuple grenat.

Oui, en ce temps là, nous étions fiers de notre FC Metz, de sa croix de Lorraine , de son passé, de ses trophées, rares mais chers, de ses jeunes pousses qui remportaient le championnat de France amateur, de son public , fidèle et nombreux.

En ce temps là, le club recevait jusqu’à 40000 demandes de billets pour les grands soirs (il en recevra même 80000 pour un match de ligue 2 scellant le retour en ligue 1 en 2003). Il faut dire qu’on se bousculait pour voir les PP flingueurs ou plus tard le spectaculaire Meyrieu et son caractère bien trempé. Et l’idole Pirès. L’enfant adoptif de toute une région.

On venait à St Symphorien la joie plein le coeur et on en repartait souvent encore plus heureux. Le FC Metz nous faisait rêver comme des gosses. Comme en cette année 1998 où le titre s’est joué à si peu de choses…

Hélas…ce temps là est mort et enterré. Après être rentré dans le rang à la fin des années 90 et au début du 21ème siècle, le club s’est progressivement mué en club de seconde zone.

Bien sûr, le FC Metz n’aura jamais les moyens d’un Olympique lyonnais , mais bien des équipes nous ont montré que les moyens ne font pas tout. On sait que le club a sans doute manqué le virage de sa vie quand il eut l’occasion de jouer la ligue des champions en 1998. Mais il n’a jamais su s’en relever, jamais su élaborer une vraie politique sportive et économique . L’équipe ne nous faisant plus rêver, ce sont les deux compères Molinari et Serin qui s’en sont chargés à grands coups d’annonces spectaculaires (un stade rénové pour 2010 , un budget en hausse) qui n’ont jamais été suivis d’effets.

Pire, la gestion amateur de ce club encore professionnel est en train d’aboutir à une situation tout simplement catastrophique : dernier de ligue 2, le club lorrain est en train de sombrer corps et âmes vers un championnat National qui serait sans doute son tombeau. Car il ya fort à parier que le FC Metz , qui a déjà eu bien du mal à boucler un budget de ligue 2, ne se remettrait pas d’une nouvelle dégringolade dans la hiérarchie française.

Pendant ce temps là, St Symphorien se vide ; non, les lorrains n’ont pas oublié le club de leur coeur, ils ont juste du mal à venir voir ce FC Metz décrépi, malade et poussif. Pas envie de veiller ce mourant qu’on a tant aimé et qui agonise. Pas envie de donner de l’argent au médecin Serin qui n’a pas trouvé le moindre remède aux grands maux du FC Metz.

Le FC Metz aujourd’hui ne m’évoque plus que de lointains bons souvenirs ; le plaisir d’avoir aussi rencontrer à St Symphorien les créateurs de ce webzine ; le FC Metz d’aujourd’hui ne provoque plus en moi qu’une froide colère : on a détruit le club qu’aimait déjà mon grand-père. Plus qu’un club : un peu de l’âme de notre Lorraine.

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