UN MESSIN THAI PATRON !


Charles François alias KARLITO…
… The King of the world ! (ou) … Un Graoully bien déchainé ! 

– Tu as grandi à Metz-Bellecroix ? Déjà tout petit tu admirais les grands champions de boxe thaï sur le petit écran ? Cà t’inspirait quoi ?

C.F. D’abord à Borny, puis à Bellecroix à partir de mes 14 ans. C’est vrai, je regardais les champions du monde et c’était très impressionnant. J’aimais bien le catch pour le côté spectacle, mais la boxe thaï, c’est du vrai ! C’est ce qui m’a donné envie d’aller vers ce sport, la cérémonie, le côté martial du sport.

A l’époque aucun club n’existait à Metz, et vers tes 13 ans le Cobra-Thaï ouvre ses portes, et tu aimes à dire qu’il devient dès lors comme ta deuxième maison ?

C.F. Oui, j’y étais 7jours/7, j’avais même les clefs, j’y allais le dimanche, les soirs, c’était un peu comme une deuxième famille, même si la boxe faisait un peu peur à ma mère…

– C’était déjà Stéphane Leichtmann qui t’entraînait ?

C.F. Oui c’était lui, mais aussi d’autres entraîneurs et il m’accompagne depuis le début. Il est un peu comme un grand frère pour moi, on a connu les mêmes difficultés, pour s’entraîner, trouver un lieu, on courait toute la région pour trouver parfois des salles quasi-insalubres. Heureusement ce n’est pas la salle qui fait le boxeur !

– Tu fais preuve d’une volonté de fer et de beaucoup de détermination, est-ce que cela a toujours été le cas ou bien ton sport t’a poussé à t’affirmer ?

C.F. Oui, je pense d’ailleurs qu’on l’a tous, mais c’est le sport qui m’a aidé à avoir un mental d’acier et à ne jamais baisser les bras.

–  On te dit très zen ! alors comment fais-tu pour rester toujours positif ? C’est un peu ta philosophie non ?

C.F. C’est ma façon d’être depuis toujours. Avoir des pensées positives c’est important, surtout si on vit dans un quartier. On considère trop souvent que les boxeurs sont agressifs, mais c’est un sport, pas une guerre. On me demande parfois si on peut être gentil et réussir comme boxeur, je ne vois pas où est le problème et je joue plutôt tactique.

– Le respect est également une valeur très importante à tes yeux ?

C.F. C’est une valeur essentielle. C’est même le maître mot dans une société ! Il faut déjà savoir se respecter soi-même pour ensuite respecter les autres, particulièrement nos aînés, qui ont tant à nous apprendre.

– Tu n’as de cesse de rappeler que la boxe thaï c’est pour toi un sport authentique, pourquoi ?<img1697|right>

C.F. Cà fait 600 ans que la boxe thaï existe, mais sans subir d’influence occidentale, il est resté proche de ses traditions bouddhistes.

– Tu as failli intégrer l’école de formation du FC Metz. Que penses-tu du football professionnel ?

C.F. Ce qui m’a donné envie d’arrêter le foot, c’est lorsque j’ai observé les joueurs pros et même ceux qui rêvaient de le devenir. Ils ne sont plus animés par leur passion, ils ne vivent plus leur sport. Lorsque l’argent devient le moteur, ça pourrit le jeu.

– En Thaïlande, tu fais partie des rares boxeurs étrangers restés invaincus ?

C.F. Pour l’instant oui ! Et c’est une vraie fierté. J’aurais aimé faire comme les grands champions et m’installer en Thaïlande mais aujourd’hui, je préfère rester en France et m’inscrire dans un circuit européen.

– Beaucoup de cérémonial mais peu de protocoles dans l’univers de la boxe thaï ?

C.F. C’est une véritable culture, comme le Waï Kru, danse d’hommage aux entraîneurs, mais c’est vrai, il y a peu de protocoles, les boxeurs se rencontrent, vont jusqu’à partager le même vestiaire, il y a une convivialité qu’on ne retrouve pas dans les autres boxes.

– Pourtant c’est bien à l’occasion de l’anniversaire du Roi de Thaïlande que tu as obtenu ta ceinture de champion du monde ?

C.F. Oui des milliers de personnes dans les rues, qui viennent à Bangkok pour l’occasion, la cérémonie de lâché de lampions à l’heure de la naissance du Roi, c’est un moment incroyable ! C’est le jour national et se battre dans leur sport national ce jour là et en plus remporter le titre, on ne peut pas rêver mieux !

– Vas-tu remettre en jeu ton titre à Metz ?

C.F. Je vais tout faire pour le remettre en jeu en octobre, peut-être au palais Omnisport de Metz. Je n’ai jamais boxé en professionnel à Metz, alors je souhaite que le public soit au rendez-vous car j’ai vraiment envie de faire découvrir ma discipline ! Et puis j’espère que le fait d’être médiatisé m’aidera à trouver des sponsors.

– Qu’est ce que tu as envie de dire à tous les jeunes (et moins jeunes) de ton quartier, de ta ville, de ta région qui te voient peut-être comme un exemple ?

C.F. Que le travail, ça paye, il faut être patient et ensuite savoir saisir sa chance, accepter ses propres échecs, se remettre en question et ne jamais se reposer sur ses acquis. Ce n’est pas d’arriver en haut qui est le plus dur, c’est d’y rester.
 
– Tu fais la couverture d’un calendrier des boxeurs pour la lutte contre le SIDA disponible à la boutique des services de la Fédération des commerçants de Metz, pourquoi cette initiative est-elle importante pour toi ?

C.F. Parce que c’est une cause qui nous concerne tous, et aussi les boxeurs qui peuvent se blesser si facilement.
Propos recueillis par Thomas Scuderi
Directeur de [Cultures & Communications->http://www.culturescomm.fr]

Entretien réalisé pour [Newsletter 57->http://www.newsletter57.com/blog/index.php]
et le Graoully Déchaîné .

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