THE WAVES de Virgina Woolf

Graoulliennes, Graoulliens, amical bonjour de la pointe Bretagne ! Figurez-vous que… TULULULULULULULUT ! TULULULULULULULUT ! Ah, le téléphone ! Excusez-moi… Allô ?

 

– Allô, Blequin ? C’est Hélène Néraud ! Tu te souviens de moi ? Tu m’as eu comme professeur de philosophie, quand tu étais en terminale…

 

– Bien sûr que je me souviens de vous, Hélène ! Alors, comment se passe votre retraite ?

 

– Et bien, comme toutes les retraitées, je suis débordée ! Dernièrement, j’ai installé une exposition sur les murs du café de la librairie Dialogues, tu en as peut-être entendu parler par la newsletter de la librairie…

 

– Je ne risque pas, je ne reçois pas cette missive ; je n’ai même jamais demandé à la recevoir d’ailleurs… Mea culpa ! Et ça consiste en quoi, cette exposition ?

 

Il s’agit d’une nouvelle traduction par Patrick Mayoux de la première partie de  The waves de (ma chère) Virginia Woolf (le livre manuscrit est posé sur un lutrin)  et de dix grands panneaux, en forme de livre ouvert, avec d’un côté le texte anglais de l’autre l’illustration (« illumination » en anglais) : j’ai travaillé au pastel sec et aux crayons de couleur, dans un but de communication du texte à des grands enfants (10 -11 ans, après, ça se gâte !).   

 

– Ah, c’est chouette, ça ! Je vous promets d’aller voir et j’essaierai d’y consacrer un article que je publierai dans Le Graoully déchaîné, si vous le voulez bien.

 

– Ce serait gentil, ça ! Allez, salut Benoît !

 

 

– Allô, Renan Apreski ?

 

– Oui, monsieur Blequin ?

 

– Dis, je viens de recevoir un coup de fil de mon ancienne prof de philo : elle m’a dit qu’elle tenait actuellement une exposition au café Dialogues à propos d’un texte de Virgina Woolf ; alors je lui ai promis  d’y consacrer un article, seulement…

 

– Seulement quoi ?

 

– Seulement, j’ai un peu honte de le dire, mais je n’ai jamais rien lu de Virgina Woolf, alors, si tu pouvais me renseigner sur le texte en question histoire de m’éviter de passer pour un ignare, ça m’arrangerait !

 

– Ce n’est pas parce que vous n’avez pas lu Virgina Woolf que vous êtes un ignare : vous ne pouvez pas tout savoir, et je sais que la littérature anglo-saxonne, ce n’est pas trop votre tasse de thé, en général, ne serait-ce que parce que le talent d’un auteur anglophone est toujours très difficile à rendre au travers d’une traduction. Quel est le texte en question ?

 

The waves.

 

– Alors… The Waves date de 1931 : ce roman se compose de monologues parlés par six personnages du roman, tous enfants, Bernard, Susan, Rhoda, Neville, Jinny, et Louis. Seul Percival, le septième personnage du roman, ne fait jamais entendre sa voix, bien qu’il joue lui aussi un rôle majeur. Les monologues sont interrompus par neuf brefs interludes rédigés à la troisième personne et détaillant une scène côtière à différents moments de la journée. Faire parler alternativement les six narrateurs permet à Woolf d’explore les concepts d’individualité, de moi, et de communauté. Ça vous va ?

 

 

– Oui, merci, Renan. À bientôt.  

 

 

 

– Allô, Jérôme ? C’est Blequin ! Je ne te dérange pas ?

 

– Non, rassure-toi ! Quoi de neuf ? 

 

– Je reviens du café de la librairie Dialogues, à Brest, où une amie a installé une exposition autour de The Waves de Virgina Woolf : il y a une traduction en français par Philippe Jarnoux et dix illustrations qu’Hélène (c’est son prénom) a réalisées au pastel, donnant lieu à la maquette d’une hypothétique réédition destinée aux enfants. Hélène présente elle-même ses dix « illuminations » (elle dit qu’elle tient à garder le terme anglais) comme « autant de « tampons » hypnotiques, frappés du sceau de la « vérité » qui coule de ce texte. La marque propre de chaque enfant est révélée, du plus banal et légèrement quotidien au plus étroitement lié à lui et qui l’étreindra dans sa vie. J’ai vraiment pensé un temps que des enfants lecteurs seraient happés par ce texte et ces images en correspondance… Peut-être les lecteurs de passage à la librairie Dialogues trouveront-ils directement le chemin que leur trace cette dizaine de pages de Virginia Woolf, vers cet être (eux-mêmes) qui a vécu leur vie d’enfant. »

 

– Ouais, c’est intéressant, mais en quoi cela me concerne-t-il ? Tu sais, je n’aurai pas trop l’occasion de passer à Brest, ces temps-ci…    

 

– Oui, mais je me disais que ce serait bien d’en parler dans le Graoully déchaîné : je suis allé voir sur place, et c’est drôlement bien ! La traduction, déjà, je vais te dire : c’est tellement bien fait qu’on n’a pas l’impression que c’est une traduction, ce qui est plutôt bon signe ; tu sais, quand on lit un texte anglais traduit en français et qu’on sent que c’est une traduction, c’est vite lourdingue… Là, rien de tel, Philippe Jarnoux a vraiment su bien servir le texte tout en le rendant accessible à un public peu familiarisé avec la langue anglaise : tout le sel des images employées par Woolf, dans ce qu’elles ont de saisissant, est rendu avec intelligence, on a parfois l’impression de LIRE un tableau impressionniste !

 

– Certes, mais…

 

– Et puis les pastels d’Hélène Néraud sont très jolis ! Il s’en dégage une impression de liberté, on a la sensation qu’elle a dessiné au fur et à mesure qu’elle relisait le texte, obéissant à l’impulsion première des impressions que lui laissait The Waves ; chacun pourra y reconnaître une, voire plusieurs, parcelles de son enfance… Mais il faut se dépêcher d’aller voir, c’est à Dialogues jusqu’à la fin du mois de septembre !

 

– Ben justement, je ne te garantis pas qu’il y aura beaucoup de lecteurs messins qui feront le déplacement à Brest après avoir lu ton article, surtout avec le peu de temps qui reste…  

 

– Boh, il n’y a pas que des messins qui nous lisent, c’est l’avantage du Net… Et puis tu sais, elle m’a dit qu’elle ne comptait pas s’arrêter là : comme ce projet lui tenait à cœur, elle est actuellement à la recherche d’une nouvelle salle pour accueillir l’expo après la fin du mois de septembre ! Ce serait aussi l’occasion de lancer un appel…

 

– Si tu veux. Tu n’auras qu’à dire dans ton article « si vous connaissez une salle d’exposition libre et disposée à accueillir les travaux d’Hélène Néraud et Philippe Jarnoux, écrivez au Graoully déchaîné qui transmettra ».

 

– Oui, c’est ce que je comptais faire ! Et à la fin, je donnerai les coordonnées de la librairie brestoise où l’expo est actuellement visible, et ça ira !

 

– Fais comme bon te semble, Blequin !

 

– Merci, Jérôme ! Allez, kenavo !

 

 

Librairie dialogues – Forum Roull – 29200 Brest – 02 98 44 32 01 – www.librairiedialogues.fr – contact@librairiedialogues.fr   

       

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