Le journal du professeur Blequin (13)

Mardi 19 décembre

17h : L’heure de pointe dans les grandes villes, ce n’est déjà pas la joie en temps normal, mais quand on approche des fêtes de fin d’année, avec cette foule consumériste qui envahit les rues, ça devient impossible ! Les gens se bousculent, se piétinent, les automobilistes deviennent dingues à force d’être pris dans des bouchons qui n’en finissent pas… Rien que pour avoir supporté cette ambiance délétère pendant deux semaines, on mérite de prendre des congés pour Noël ! Mais d’un autre côté, si Noël n’existait pas, il n’y aurait pas cette période de cohue et on n’aurait pas besoin de prendre de congés à cette période de l’année… En fait, on ne nous accorde des vacances que pour nous faire consommer, ou je me trompe ?

Elena Tikhomirova devant ses toiles.

Mercredi 20 décembre

19h : Vernissage d’une double exposition au Beaj Kafé (Brest) : réunir les toiles d’Elena Tikhomirova et d’Aude Schmitt n’allait pas de soi. D’un côté, les toiles « primales » d’Elena qui peint avec ses tripes, l’image jaillissant directement du cerveau vers la toile par l’intermédiaire du pinceau ; de l’autre, les œuvres plus « léchées » d’Aude qui exprime sa passion pour l’espace au travers d’images que certains visiteurs prennent pour des photos. En fait, les deux artistes sont, dans leurs travaux, complémentaires : Elena est plus « terrestre », Aude plus « aérienne », de sorte que leurs toiles se marient bien. Vous pourrez donc les admirer au 51 rue Branda jusqu’à la mi-janvier : mais les peintres ont d’autres expos dans leurs projets…

Jeudi 21 décembre

18h : Fatigué à l’issue d’une journée de travail, je vagabonde sur les réseaux sociaux et, en lisant entre les lignes, je comprends que l’édito de Riss sur Tex ne fait pas l’unanimité. Ne comptez pas sur moi pour emboîter le pas aux détracteurs : j’avais dit moi-même que le licenciement du présentateur des Z’amours était une sanction sans doute disproportionnée ; de surcroît, le dessinateur n’a pas tort d’y voir la marque d’une dérive de la part des défenseurs de l’égalité : quand on en arrive à soupçonner de racisme la nouvelle Miss France alors qu’elle a voulu rendre hommage à sa prédécesseuse (je crois que beaucoup de femmes qui ont perdu leurs cheveux à la suite d’une chimiothérapie aimeraient avoir elle aussi « une crinière de lion ») et à crier haro sur Griezmann quand il fait une blague d’ado attardé, ça touche le fond du ridicule. Vous me direz que ça n’est pas si grave : peut-être, sauf que pendant que les antiracistes sont trop occupés à gaspiller de l’énergie pour des conneries, les vrais racistes, eux , peuvent pousser leurs pions en toute tranquillité ! S’il y avait eu autant de voix pour dénoncer l’arrivée de l’extrême-droite au gouvernement autrichien qu’il y en a eu pour condamner la blague de Tex, peut-être les fachos de Vienne auraient-ils moins l’impression d’avoir le champ libre…

19h : Je vais au théâtre, chargé comme un mulet : j’ai mon sac à dos, un sac de tissu sur le ventre et une sacoche à ordinateur sur le flanc. A l’entrée, un Cerbère me demande d’ouvrir la sacoche mais ne regarde même pas mes deux autres sacs ! En d’autres termes, j’aurais pu avoir une bombe ou une arme dans mon sac à dos, il n’en aurait rien su ! On est bien protégés, hein, ça vaut vraiment le coup de nous fliquer, pas vrai ? Et le spectacle lui-même, me direz-vous ? Je vous en parlerai une autre fois si vous êtes sage…

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