Le journal du professeur Blequin (33)

Jeudi 1er février

13h30 : Savez-vous quelle est la différence entre un pot de Nutella et un joint de Marijuana ? C’est simple : l’un de ces deux produits est nocif pour la santé, sa production est nuisible pour l’environnement et il rend le consommateur dépendant au point de devenir violent quand il est en manque ; l’autre est une drogue douce prohibée par l’Etat.

Adèle Van Reeth vue par votre serviteur.

18h30 : Je débarque à l’auditorium des Capucins pour écouter Adèle Van Reeth, venue s’adresser au public brestois dans le cadre du festival de la radio et de l’écoute « Longueur d’ondes » ; je suis entièrement d’accord quand elle dit que le but de la philosophie n’est pas d’aider les gens à « vivre mieux » mais au contraire de leur apprendre à se poser des questions, ce qui ne rend en aucun cas la vie plus confortable, bien au contraire ! Mais ça la rend sûrement plus passionnante… Un philosophe n’a pas réponse à tout : il a plutôt question à tout. Il n’est donc pas moins vain que ses frères humains, tout au plus a-t-il l’avantage d’en avoir une conscience un peu plus aiguë – j’exprime volontiers cette différence en termes quantitatifs plutôt que qualitatifs pour montrer qu’elle est bien de degré et non pas de nature, même s’il y a un aspect qualitatif dans le pas qu’il faut oser sauter pour se poser les questions que ne se posent pas le commun des mortels. Les gens qui s’étonnent que je me laisse si souvent aller à la panique ou à la déprime malgré mes études de philosophie feraient bien d’écouter madame Van Reeth tous les matins sur France Culture, ils comprendraient qu’un philosophe n’est pas un coach pouvant leur apporter bien-être et développement personnel ni même un gourou omniscient : il y a des charlatans pour ça !

Edouard Baer avec sa caricature, réalisée sur le vif par votre serviteur. Au second plan, on peut reconnaître Steven Le Roy, l’un des invités de l’émission.

Vendredi 2 février

7h : Le festival « Longueur d’ondes » se poursuit au Quartz de Brest : ce n’est pas sans une certaine émotion que j’y rencontre Edouard Baer, celui qui me faisait tellement rire à l’époque du « centre de visionnage » de Nulle Part Ailleurs sur Canal, et qui est donc venu avec son équipe présenter la matinale de Radio Nova dans ma chère ville du Ponant. Je pensais naïvement qu’il n’y aurait pas trop de monde car je voyais mal les gens, surtout les jeunes, se lever de si bon matin pour ça. Erreur : le café du Quartz est noir de monde et c’est à grand’ peine que je me trouve une place me permettant de voir Edouard Baer et de le caricaturer sur place. Pendant les pubs, j’ose sauter le pas et je brandis mon dessin : l’apercevant, il me fait signe de m’approcher, ce que je fais, fendant la foule, et j’ai droit à une courte interview de deux minutes dès qu’il reprend l’antenne. Bref, j’ai fait mon premier passage sur une radio nationale grâce à une tactique autrement plus intelligente, j’ose le dire, que celle du gros con qui était à côté de moi et qui cassait les oreilles de tout le monde en gueulant comme un goret qu’on égorge pour faire son intéressant ! C’est à cause de gens comme ça que tant de Parisiens ont de Brest l’image d’une ville de poivrots…

 

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