Lundi matin, passage aux archives municipales de Brest

Pour ne pas me retrouver tricard du lieu suite à une de mes légendaires crises de nerfs, je me retiens de dire que je trouve le règlement interne abusif mais je n’en pense pas moins : qu’on demande aux usagers de la salle de lecture de couper leurs téléphones, c’est normal, mais qu’on leur demande de laisser leurs sacs et leur manteaux dans un vestiaire, je ne vois vraiment pas l’utilité ! Qu’on ne me dise pas que c’est pour des raisons de sécurité : si un bandit ou un terroriste s’introduisait dans ces murs, il aurait dix fois le temps de buter tout le monde avant que l’employé ait pu lui dire d’aller ranger ses affaires dans un casier…

Une fois cette formalité débile réglée, je tends mon papier à la personne chargée de l’accueil, car  j’avais déjà noté, après les avoir trouvées sur le site web public des archives, les côtes des documents que je souhaitais consulter ; comme trois documents sur quatre sont numérisés, l’employé me rembarre vers un poste informatique pour que je les cherche par moi-même… Il est mille fois plus pénible, à tout point de vue, de chercher le passage précis d’un registre officiel sur un support numérique plutôt que de feuilleter directement les documents papier : j’ai la nostalgie de l’époque pas si lointaine encore où, m’a-t-on dit, il m’aurait suffi de donner les références des documents pour qu’un employé compétent s’empresse d’aller me chercher ce dont j’avais besoin. On me dira que rendre les données accessible au public sous forme numérique, ça protège les documents des dégradations : en général, ceux qui viennent consulter ces archives ne sont pas des vandales et les saboteurs d’aujourd’hui n’éprouveraient que peu de difficultés, voire aucune, à pirater le site web des archives et à modifier le contenu d’une notice voire carrément tout un document numérique… Car oui, le papier est incomparablement plus fiable, plus solide et plus durable que n’importe quel support numérique : un fichier informatique a une durée de vie dérisoire par rapport à une feuille de papier qui même abîmée, restera lisible pendant des siècles ! Je me souviens qu’un jour, suite à un orage particulièrement violent, tous les automates d’un bureau de poste s’étaient retrouvés hors d’usage : un jour viendra où le dérèglement climatique, auquel l’informatisation à outrance n’est pas totalement étrangère, provoquera des tempêtes épouvantables rendant inutilisables tous les supports numériques du monde et ceux qui seront restés fidèles au papier auront un pouvoir immense dont certains abuseront inévitablement, l’homme n’est pas parfait, que voulez-vous ma bonne dame.

En attendant ce jour peut-être pas si lointain, nos décideurs ont beau chercher des prétextes pour justifier le tout-numérique, la seule raison d’être de la dématérialisation est bien la disparition programmée des métiers qualifiés, peu à peu remplacés par des emplois d’exécutants sous-payés, l’usager se chargeant lui-même, et pour pas un rond, du service qu’on devrait lui rendre en échange des impôts qu’il paie… Bon, j’arrête là, on va encore m’accuser de poujadisme. Et avant que vous ne me posiez la question : oui, j’ai fini par trouver ce que je cherchais.

One thought on “Lundi matin, passage aux archives municipales de Brest

  1. Après tout, c’est vrai ça : Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple 🙂 Et puis le papier ne refuse jamais l’encre et écrire permet d’avoir une bonne orthographe contrairement aux SMS ou autres Twitter ou Fessecedebouc…
    Le principe de précaution imposé un peu partout m’agace au plus haut point aussi car pour un connard, 65 millions d’autres sont considérés comme dangereux eux aussi. Vous sentez votre dangerosité, là ??

    Allez, bon viquende !

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