Le journal du professeur Blequin (65)

Jeudi 29 mars

18h30 : Je pensais à une chose : si une personne « vegan » avait été tuée par le terroriste de Trèbes, est-ce que les carottes auraient eu le droit de se réjouir de la mort de cet « assassin » sans risquer les poursuites pour apologie du terrorisme ?

19h40 : Henri Guaino crie à la « censure » après s’être fait virer de Sud Radio. Est-ce que je risque une baffe si je dis qu’il est une icône aussi crédible pour la liberté d’expression  que l’est Christine Boutin pour la libération sexuelle ou Dodo-la-saumure pour les droits des femmes ? Je parle bien d’Henri Guaino, l’ancien conseiller d’un président qui a fait virer de France Inter les humoristes qui le dérangeaient, le soutien de la Manif pour tous ! Sa réaction est typique des bourgeois qui se mettent subitement à trouver intolérable la logique qu’ils ont toujours défendue dès qu’ils en sont eux-mêmes les victimes : ça me rappelle les intégristes chrétiens qui trouvent légitime que les CRS tapent sur les gauchistes mais voudraient être épargnés ou encore ces capitaines d’industrie qui réclament toujours moins d’Etat mais font appel aux finances publiques pour recapitaliser leur boîte au premier revers de fortune… Bref, Guaino a beau bien s’entendre avec une de mes humoristes préférées (Sophia Aram), il me pue au nez au plus haut point : il peut jouer au rebelle autant que ça lui chante, il ne sera jamais qu’un spécimen de bourgeois ranci doublé d’un vestige d’une ère politique qu’on aimerait croire définitivement révolue !

A redécouvrir : mon portrait d’Henri Guaino écrit il y a six ans, comme le temps passe.

Vendredi 30 mars

12h : Le doyen de la fac de droit de Montpellier est mis en examen ; on pourrait penser que c’est la moindre des choses, mais tout ce qu’on peut reprocher à monsieur Philippe Pétel, c’est d’avoir pris de l’avance sur le calendrier. En effet, la réforme de l’université lui permettra, à terme, de se débarrasser de tous les étudiants pauvres, il n’a donc pas besoin de faire appel à des gros bras pour faire le ménage puisque son ministère s’en charge déjà, et sans violence !

14h : J’apprends la mauvaise nouvelle : Christophe Salengro, alias le président de Groland, a rejoint Coluche et Bruno Carette au paradis des comiques ayant fait les beaux jours de Canal+. 64 ans, ce n’est pas vieux, pourtant, même si ce fut assez long pour mener une carrière artistique très riche au cours de laquelle il ne s’était pas limité à faire le chef d’Etat pour rire et où son physique assez unique au monde lui avait permis d’exploiter pleinement ses talents, que ce soit en tant que danseur contemporain ou en tant que comédien. Maintenant, si on l’enterre, on risque d’être embêté : trouver un cercueil assez long pour y caser un homme mesurant presque deux mètres, assez large pour y faire passer des oreilles « gaulliennes » et assez profond pour pouvoir le refermer sans être gêné par un nez « bourbonien », voilà qui risque d’être une gageure ! Oui, je me permets de faire de l’humour à ce sujet car je pense qu’il n’aurait pas aimé qu’on pleure… Non, je vous jure, je ne pleure pas, j’ai juste une poussière dans l’œil ! Tiens, vous aussi, on dirait… 

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