Misères et splendeurs des conférences historiques…

Vendredi 4 avril, 17h. Je me rends à une conférence à deux voix sur l’histoire de Brest, plus précisément sur celle de Kerbonne, un quartier de la rive droite. Quand je me rends à ce type d’événement, je suis toujours étonné par l’immense majorité de seniors dans l’assistance : pourtant, dieu sait si tous les gens ma génération ne sont pas forcément occupés à cette heure-ci, hélas ! Je ne voudrais pas faire mon Macron, mais quand on ne trouve pas d’emploi, ça n’interdit pas d’assister à des événements culturels de ce type, surtout quand ils sont gratuits : s’intéresser à l’histoire de sa ville, de sa région, c’est quand même toujours plus constructif que de rester chez soi à regarder des séries en bouffant des pizzas !

Bon, je suis un peu dur, d’autant qu’il ne faudrait pas s’imaginer que j’éprouve un mépris sans mélange pour ma génération et une estime sans nuances pour celles de mes parents et grands-parents : rien que pour cette conférence, je m’assieds avec une certaine méfiance, sachant d’expérience que les « vieux » sont souvent pires que les « jeunes » niveau bavardage. De fait, l’un des orateurs est interrompu par la personne assise derrière moi qui ne peut pas attendre la fin pour poser sa question ! Comme entendre parler dans mon dos me flanque toujours une peur bleue (je ne plaisante pas !), je sursaute sous l’effet d’un effroi mêlé de stupeur devant ce que j’envisage comme une manifestation d’audace assez phénoménale : même les collégiens les plus insolents n’oseraient pas…

En général, quand j’écoute une bonne conférence, même si j’ai apprécié le propos de l’orateur, les échanges avec l’auditoire me pèlent rapidement le jonc : néanmoins, sauf si je suis vraiment pressé, je reste généralement jusqu’au bout par simple politesse et je bouille littéralement sur place en attendant que ça finisse ! Dans le cas présent, ça n’a pas fait exception : quand les orateurs ont fini leur exposé, la salle a eu la parole comme il se doit. Rapidement, chacun y est allé de son petit souvenir personnel sur la période qui vient d’être évoquée, en l’occurrence la seconde guerre mondiale, et très honnêtement, ça m’a fait le même effet que celui d’une visite à des grands-parents qui raconteraient leurs premiers congés de 1936 ou leurs barricades de mai 68… Ne me dites pas que vous réussissez à rester attentif jusqu’au bout dans ce genre de circonstances, je ne vous croirai pas ! Surtout s’ils se mettent à parler à plusieurs en même temps, comme ce fut le cas  !

Je m’aperçois, en concluant ce récit, que je me mords un peu la queue : je commençais en déplorant que ma génération ne s’intéresse pas davantage aux événements présentant l’histoire et le patrimoine de leur région et je termine en leur donnant un argument en béton armé pour ne pas y aller ! Et pourtant, il ne faut pas que ça vous arrête : si vous êtes plus patient que moi ou, à défaut, plus habile pour vous éclipser sans vous faire remarquer, vous saurez tirer tout ce qu’il y a de bon de ce genre de manifestation ! Sans compter qu’un public plus divers ne leur ferait que du bien… Vous ne croyez pas ?

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