Le journal du professeur Blequin (144)

Lundi 22 octobre

12h : L’affaire du lycéen qui a menacé sa prof défraie la chronique : c’est une fois de trop, évidemment, mais ça ne justifie pas qu’on se mette du jour au lendemain considérer tous les établissements scolaires comme des zones de non-droit ! Ceux qui s’imaginent que la violence à l’école date d’hier feraient bien de lire Chagrin d’école où monsieur Daniel Pennac rappelle que dans les années 1870, déjà, Alphonse Daudet exprimait son sentiment d’insécurité quand il était pion dans un collège des Cévennes ! Du reste, il faut différencier le sentiment d’insécurité de l’insécurité réelle : l’instruction ne met pas à l’abri de la connerie et je suis sûr qu’il y a des profs qui se sentent en danger dès qu’ils voient un jeune basané devant eux, surtout s’il a un petit accent arabe (cf. mon récent article sur le sujet)… Evidemment, la mère Le Pen montre au créneau pour dénoncer « l’ensauvagement » de la société ! Dites, c’est moi ou elle n’a pas tout à fait réagi de la même façon après les récentes agressions homophobes ?

18h30 : Faurisson est mort ? C’est vrai ? Vous ne dites pas ça pour me faire plaisir, au moins ? D’habitude, chaque fois qu’on a le malheur de dire du mal d’une personne qui vient de mourir, on se fait engueuler, mais là, je pense qu’on fera une exception ! S’il se trouve quelqu’un pour trouver au défunt une quelconque qualité morale ou intellectuelle, on sera en droit de l’attaquer en révisionnisme ! Je le précise car je suis sûr qu’il y en aura, hélas ! Affirmer que des crétins de cet acabit existent, ça n’est malheureusement pas du révisionnisme !

20h : Certains gaziers croient déjà pouvoir enterrer Mélenchon suite à ses dérapages de la semaine dernière : ils sont optimistes… Ce serait bien la première fois que les Français feraient la fine bouche face à un type qui ne sait pas garder son calme ! En lui crachant dessus comme ça, au mieux, on lui rend service en lui permettant d’occuper à moindres frais le terrain médiatique et, au pire, on risque de se retrouver à court de glaviots pour Macron et Le Pen ! De toute façon, comme tout sera oublié dans un mois…

Mardi 23 octobre

11h : Je me rends au Château de Brest pour assister, en tant que correspondant pour Côté Brest, à une conférence de presse consacrée à un événement lié au centenaire de l’armistice de 1918 ; le festival Astropolis est partenaire de l’événement et a envoyé deux représentants dont une jeune femme qui, étonnée de ne m’avoir jamais vu avant, me demande si je débute comme correspondant de presse : je lui explique que non, que ça fait déjà trois ans que j’écris dans la presse locale mais que je me consacre prioritairement à l’histoire et au patrimoine de la région, de sorte que je n’ai eu l’occasion de parler d’Astropolis que pour signaler qu’à chaque édition de ce festival, le puits du manoir de Keroual était démonté… L’entretien avec la demoiselle en est resté là : je dois être trop honnête pour être un séducteur.

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