Le journal du professeur Blequin (145)

Mardi 23 octobre

12h30 : Les récents dérapages de Mélenchon lui auraient fait perdre sept points dans les sondages : au lieu de se moquer de l’accent du Sud-ouest d’une journaliste, il aurait mieux fait de se moquer de l’accent arabe d’un jeune de banlieue, il aurait gagné quinze points !

13h : J’entre dans le hall de la fac de lettres et je vois que les associations étudiantes de la faculté y ont installé leurs stands afin de présenter leurs activités. L’une d’elles lutte contre les discriminations dont sont victimes les LGBT et propose donc aux passants un jeu destiné à lutter contre l’ignorance dont les différentes formes de sexualité sont encore l’objet : il s’agit de relier les noms de ces différentes formes à leurs définitions. J’essaie et je m’en tire à peu près bien, sauf pour deux définitions que j’intervertis ; il faut dire qu’il y avait un terme dont j’ignorais totalement l’existence jusqu’alors : « demisexualité ». Une personne est dite « demisexuelle » si elle ne peut éprouver d’attirance sexuelle que pour une personne avec laquelle elle a déjà formé un lien émotionnel fort… Ah ben merde alors ! Je croyais que c’était « normal », ça ! Je l’avoue : je n’ai jamais conçu qu’on puisse entretenir des relations sexuelles satisfaisantes avec quelqu’un sans être sincèrement amoureux ! Entre parenthèses, je parle bien de « relations sexuelles satisfaisantes » : je sais très bien qu’on n’a pas besoin de sentiments pour baiser mais, ne me dites pas le contraire, cracher son trop-plein de purée dans le vagin d’une pute ou d’un « plan cul », ce n’est pas forcément ce qu’il y a de plus enivrant… Je referme la parenthèse : donc, ma conception des rapports sexuels, que je croyais tout à fait banale, l’est finalement si peu qu’on a éprouvé le besoin de lui donner un nom bien déterminé pour la distinguer : on en apprend tous les jours.

Mercredi 24 octobre

16h30 : Il parait que le temps va sérieusement se rafraîchir ce week-end… Ce n’est pas trop tôt ! Si je ne sens pas un peu de fraîcheur dans les jours à venir, je vais vraiment exploser à la figure de tous ces branleurs qui sourient jusqu’aux oreilles, exhibent leurs coudes et leurs genoux et roulent avec les fenêtres grandes ouvertes pour nous faire profiter à tout prix de leur musique pourrie ! La ville par temps estival, c’est l’enfer !

GiedRé vue par votre serviteur.

Jeudi 25 octobre

13h : Je repasse devant le stand de l’association étudiante de défense des LGBT : pour marquer mon soutien, je mets à chanter « Soyez PD », la chanson de Patrick Font que j’ai découverte grâce à la reprise de GiedRé. Je ne la chante que partiellement car j’ai un peu de mal à retenir les paroles, mais ça suffit à séduire la jeune femme qui tient le stand et qui me demande donc où trouver les paroles, histoire de les afficher sur la porte du local de son asso. Je lui donne donc tous les renseignements à ma disposition et je lui fait savoir qu’il y a, en tout, assez de paroles pour tenir trois minutes : « Ah, c’est long, quand même » me répond-elle ; un peu étonné, je lui réponds que c’est la durée habituelle d’une chanson. « Oui mais il y a des chansons qui durent trois minutes avec beaucoup moins de paroles », me signale-t-elle. C’est vrai : Patrick Font n’écrivait pas des textes indigents comme la plupart des chaussettes molles de la chanson française, et je rétorque à mon interlocutrice que « Avec Font, il y a du fond ! » Je ne l’ai même pas fait exprès, je l’avoue… Il n’empêche que Patrick Font avait du génie : dommage qu’il ait mal tourné…

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