La jeune femme amincie (fable)

Dans son logement de banlieue pourrie

Un jeune solitaire désœuvré

Trompait comme il le pouvait son ennui

Quand tout à coup il entendit sonner.

 

Il ouvrit sa porte et vit devant l’huis

Une svelte demoiselle inconnue,

Du moins le pensa-t-il a priori :

Elle lui avait déjà dit salut.

 

« Qui êtes-vous ? » s’enquit-il, interdit.

Elle lui répondit, comme à un frère :

« Mais enfin, je suis ton amie Lydie !

J’ai perdu trente kilos pour te plaire ! »

 

« Ah, dommage, j’aimais bien tes rondeurs ! »

Répondit-il ; à ces mots, elle rugit :

« Comment peut-on faire votre bonheur ?

Rien ne vous satisfait, porte-zizis ! »

 

L’homme s’extasia : « Quel tempérament !

J’adore ça, entre donc ! » Ce fut fait :

En un soir, ils devinrent deux amants

Et envisagèrent de se marier.

 

Morale :

Pour conquérir l’être qu’on aime,

Nous apprend cette fable inénarrable,

On gagne souvent à rester soi-même ;

Les voies de l’amour sont impénétrables.

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