Le journal du professeur Blequin (44)

Jeudi 16 janvier

9h30 : Dans la vie, il y a les choses pour lesquelles on est prêt à attendre… Et il y a les autres. Pour ma part, autant je ne supporte pas que la technologie me fasse poireauter, fût-ce pendant quelques minutes seulement, autant j’accepte généralement sans broncher de patienter pour une opération qui nécessite une intervention humaine. C’est peut-être lié au fait que la machine me crispe d’entrée de jeu… Pourquoi je vous parle de ça ? Parce que je dois être le seul à raisonner comme ça, aujourd’hui : en moins d’un mois, deux personnes qui m’avaient acheté des vieux trucs via Internet m’ont recontacté pour protester parce qu’elles n’ont toujours pas reçu leur commande ! Je leur ai fait à toutes deux la même réponse : j’ai expédié leurs paquets (je le jure sur la vie de ma mère), ce n’est pas de ma faute si la poste n’est plus ce qu’elle était ! Pour ne rien arranger, l’une de ces commanditaires vit… Au Québec ! Je ne vois pas ce qu’il y a d’anormal à ce qu’un colis expédié en lettre verte prenne du temps à traverser l’Atlantique, et vous ? Cette impatience est le symptôme le plus évident d’une tendance actuelle à croire que tout nous est dû, laquelle m’est de plus en plus insupportable…

Ségolène Royal vue par votre serviteur.

14h45 : En quittant la blibliothèque universitaire, je feuillette un quotidien local et j’y apprends que peu après avoir critiqué vertement l’exécutif, Ségolène Royal est visée par une enquête judiciaire. C’est bien sûr un hasard, tout le monde sait qu’en France, la justice est indépendante… Il n’empêche que je ne serais pas étonné si l’ancienne ministre recevait d’ici peu une lettre anonyme disant à peu près « Arrête de m’emmerder sinon on te suicide, remember Bérégovoy ! » Plus sérieusement, elle risque de perdre son ambassade des pôles : je ne suis pas sûr qu’elle envisage cette perspective comme une perte, je pense même qu’elle serait soulagée d’être débarrassée de cette charge et d’avoir à nouveau tout son temps pour s’affirmer comme meneuse de l’opposition voire comme sauveuse de la gauche ! Ce ne serait pas la première fois qu’elle endosserait ce rôle, et je ne serais pas surpris que Macron voie en elle une adversaire sérieuse, lui dont le seul exploit aura été de réconcilier les Français avec la politique old school ; comme quoi, le monde a changé : jadis, pour faire taire les femmes, on les accusait de sorcellerie et on les condamnait au bûcher… Enfin bon, on vous le répète, la justice est indépendante, circulez, y a rien à voir !

15h : En continuant à feuilleter le même journal, je découvre qu’on y publie le dernier album de Ducobu : je suis un peu surpris de constater que ça existe encore, qui plus est avec les mêmes plumes, celles de Godi et Zidrou. En tout état de cause, je peux vous assurer que cette BD, très drôle au demeurant, n’est que pure fiction : tout au long de ma scolarité, j’ai pu constater que les cancres, les vrais cancres, n’étaient ni sympathiques ni malins et étaient même pires que cons et méchants ! Et non, je ne les appellerai pas « élèves en difficulté » : je vous assure que dès qu’il s’agissait de bavarder en plein cours et de se mettre à quinze pour me faire pleurer, ils n’étaient plus du tout en difficulté ! Tant pis si je vous parais aigri…

Scène VRAIMENT vécue par votre serviteur quand il était collégien…

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