Journal régional édition Bretagne

Graoulliennes, Graoulliens, amical bonjour de la pointe Bretagne ! Voici vos informations de GR3 Bretagne, station bretonne de GR3 (Graoully Régions 3) National.

ÉLECTIONS CANTONALES : Les conseillers généraux socialistes sortants sont déjà en campagne, comme en témoignent leurs affiches qui ont déjà fleuri dans Brest et ses alentours ; à Guilers, il est déjà impossible de rater la permanence de la conseillère générale Pascale Mahé, sise en plein bourg. Les candidats de la majorité présidentielle tardent à se manifester dans cette région qui ne leur est pas acquise. Pierre Ogor, maire de Guilers « sans étiquette » envisagerait de se présenter contre Pascale Mahé ; il hésiterait à passer à l’acte à cause, d’une part, de la nécessité dans laquelle il se trouverait alors, pour faire un score, d’afficher clairement sa couleur politique et à cause, d’autre part, des ambitions de son premier adjoint Daniel Férelloc qui voudrait se présenter lui aussi, ce qui ajouterait en pesanteur au climat déjà délétère qui caractériserait actuellement les relations entre les deux hommes. Comme quoi, les socialistes sont loin d’avoir le monopole des querelles d’ego !

CULTURE : Hier, la toute jeune association ‘Tacle, créée par les étudiants en Master 2 management du spectacle vivant de la faculté Segalen (Brest) a organisé sa soirée de lancement qui s’est ouverte sur une représentation du spectacle ordonné par Gwendal Briec, « Les visions d’Edgar ». Ce spectacle est une réussite, une sorte de « spectacle total » qui est à regarder à trois niveaux différents : un orchestre est sur scène mais se produit derrière une toile translucide sur laquelle sont projetées les créations mentales du héros, Edgar, tandis qu’une danseuse se produit devant ou derrière la toile, ses pas accompagnant les péripéties relatées sur la toile et les diverses phases de la musique – vous arrivez à vous faire une image de la chose, j’espère ? – le tout avec un savant jeu de lumières qui participe de l’harmonie de l’ensemble. L’exploitation des potentialités de l’espace scénique est totale et il y a longtemps qu’on ne m’avait pas secoué les tripes comme ça ! L’assistance, enthousiaste au-delà de tout, applaudissait à tout rompre ! Une spectatrice s’est même permis de qualifier ce spectacle de « musique de film en live » !

Je n’ai malheureusement pas pu rester pour assister à la prestation du groupe « Radiation 10 » qui venait aussitôt après « Les visions d’Edgar », mais tant pis, j’estime quand même en avoir eu largement pour mes deux euros (c’était le tarif pour les étudiants). Pour que les spectateurs s’assoient, l’association ‘Tacle avait installé, dans la salle du CLOUS de l’UBO (Université de Bretagne Occidentale) où avait lieu le spectacle…des transats ! Pourquoi ? Parce que la position allongée permettait d’avoir une meilleure vision d’ensemble, nécessaire pour ce spectacle sollicitant énormément l’attention du spectateur qui devient « spectatant ». En fait, je n’ai qu’un seul reproche à faire aux gars de l’association ‘Tacle : vous auriez pu vous passer, de nous mettre, en attendant que le spectacle commence vraiment, cette musique de merde avec des guitares électriques qui hurlent ! C’est un écueil courant dans votre métier, mais je vous assure que nous, le public, on aimerait mieux avoir du calme, histoire de pouvoir converser en attendant le spectacle. À bon entendeur…

NÉCROLOGIE : Semaine noire pour l’éducation nationale à Brest : lundi, le jeune Valentin Le Guen, 18 ans, a eu un malaise en descendant les escaliers du lycée Vauban où il était élève de terminale. Il n’a pas survécu à ce malaise et a été enterré hier. Nos pensées vont évidemment à sa famille, tant il est vrai que rien de pire ne peut arriver à des parents que de voir leur enfant mourir dans la fleur de l’âge. Mardi, c’était au tour de Bernard Tournoud, 60 ans, professeur de philosophie au lycée de l’Harteloire et à la faculté Victor Segalen de quitter cette vallée de larmes, à la suite d’un fâcheux cancer du poumon. Pas plus tard que ce matin, à l’église Saint-Louis, ont eu lieu ses obsèques, au cours desquelles ses collègues, messieurs Poingt, Jousset et David n’ont pas manqué de lui rendre hommage, notamment en lisant cet extrait de La prisonnière de Marcel Proust que le défunt affectionnait :

Il était mort. Mort à jamais ? Qui peut le dire ? Certes, les expériences spirites, pas plus que les dogmes religieux, n’apportent la preuve que l’âme subsiste. Ce qu’on peut dire, c’est que tout se passe dans notre vie comme si nous y entrions avec le faix d’obligations contractées dans une vie antérieure. Il n’y a aucune raison, dans nos conditions de vie sur cette terre, pour que nous nous croyions obligés à faire le bien, à être délicats, même à être polis, (…) Toutes ces obligations, qui n’ont pas leur sanction dans la vie présente, semblent appartenir à un monde différent, fondé sur la bonté, le scrupule, le sacrifice, un monde entièrement différent de celui-ci, et dont nous sortons pour naître à cette terre, avant peut-être d’y retourner revivre sous l’empire de ces lois inconnues auxquelles nous avons obéi parce que nous en portions l’enseignement en nous, sans savoir qui les y avait tracées – ces lois dont tout travail profond de l’intelligence nous rapproche et qui sont invisible seulement – et encore ! – pour les sots.  De sorte que l’idée que Bergotte n’était pas mort à jamais est sans invraisemblance.

Repose en paix. Allez, kenavo !

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