REMUEZ-VOUS !

Devezh mat, Metz, mont a ra ? Quand j’étais petit, le festival de Cannes, ça me faisait rêver : il faut dire que j’étais jeune, je ne comprenais pas tout… À l’époque, ce que j’en retenais, c’était la mythique émission Nulle Part ailleurs qui se produisait en extérieur, sur la croisette, donnant un petit air de vacances et d’insouciance au programme phare de Canal+… C’est quelques années plus tard seulement que j’ai compris que là où je voyais une ambiance de camping sans façon, il y avait en fait une sauterie indécente de riches profitant allégrement de leurs privilèges à la barbe des pauvres et  se donnant le prétexte d’un alibi culturel pour se livrer à un indécent étalage de richesses…

Cliquez pour agrandir - bon, là, il est plutôt question des Oscars, mais l'idée est là...
Cliquez pour agrandir – bon, là, il est plutôt question des Oscars, mais l’idée est là…

Depuis quelques années, on nous parle d’une perte de vitesse du festival international du fric, on nous dit qu’il ne fait plus rêver, comprenez par là que les trous du cul pleins aux as d’Hollywood ne viennent plus aussi assidument qu’avant, que le public se lasse qu’on fasse un spectacle du fait bête et banal de monter un escalier et que les agapes entre membres autoproclamées de l’élite cinéphile éclairée ne sont plus de nature à passionner une population qui de plus en plus de mal à joindre les deux bouts… Quoi qu’il en soit, s’il s’avère un jour que c’en est bien fini de cette « magie » frelatée de Cannes et si le festival du fric redevient enfin le festival du film, ce ne sera pas plus mal, ne serait-ce que par respect pour la population dont il était question plus haut et dont le sort semble parti pour s’aggraver…

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Je ne vais pour vous reparler de la « récession », je ne sais même pas ce que ça veut dire ; mais même sans ça, bon dieu, quel avenir on est en train de réserver au peuple de France ! Aux dernières élections, on se disait qu’il n’y avait pas d’alternative : on vire Sarkozy OU c’est la fin de tout ! En fait, si, il y avait une alternative : on vire Sarkozy ET c’est la fin de tout ! Les socialistes semblent n’avoir toujours pas compris qu’on ne peut rien attendre de bon du capitalisme et que ce n’est pas en s’obstinant à composer avec lui qu’on peut en retirer des avantages pour la population ; hier, le Sénat a voté l’ANI : par la grâce de cet accord scélérat, le salarié moyen devra désormais s’écraser quand le patron voudra lui baisser son salaire ou le muter à l’autre bout de la France sous peine d’être licencié sans autre forme de procès ! On donne le droit aux patrons de licencier plus facilement et c’est censé faire baisser le chômage ? Excusez-moi, j’ai pas bien compris là ! Et on fait vivre les travailleurs dans la peur permanente d’une diminution de salaire (ça tombe bien, tiens, les prix sont trop bas !) ou d’un déménagement précipité et c’est censé relancer l’économie ? On ne vous a pas dit que seul le travail crée de la richesse ? Que seul le travail bien fait crée DES richesses ? Vous n’avez pas compris que le travail bien fait, c’est d’abord un travail fait par des travailleurs bien formés, bien payés, suffisamment bien implantés dans l’entreprise pour en connaître tous les rouages et travaillant dans d’assez bonnes conditions pour ne pas être détournés de leur tâche par un facteur de stress ? Vous prétendez nous gouverner et vous n’avez pas compris ça ? Non mais allô, quoi, non mais allô, quoi ! Oups ! Excusez-moi…

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Reprenons : comme si ça ne suffisait pas, voilà qu’on envisage d’allonger ENCORE la durée de cotisation ! En clair, il va falloir bosser 44 ans pour toucher une retraite à taux plein ! Et comment on fait ? Quand on sort de l’école, on n’est embauché nulle part parce qu’on n’a pas assez de diplômes ni assez d’expérience ; si on n’étudie pas, on ne trouve d’emploi stable nulle part, si on étudie, on est « surprofilé » ; si on finit par trouver du travail, on se fait virer à cinquante ans et on n’est plus pris nulle part… Bref, à ce tarif-là, la retraite, on la touchera au cimetière ! Non, même pas, à la fosse commune ! Le voilà, l’avenir radieux qu’on offre aux Français : la misère, la famine, la médiocrité, la sinistrose ! Le changement, c’est bel et bien maintenant, sauf qu’on nous avait pas précisé que ce serait le changement en pire ! On nous parle d’effort national, mais le problème, c’est que c’est toujours aux mêmes qu’on demande de le faire : on rogne sur le nécessaire des pauvres (parce que non, un salaire décent, des vacances et une retraite, ce n’est pas un luxe !) pour sauvegarder le superflu des riches ! On culpabilise le pékin moyen pendant que les patrons du cac 40 s’octroient des rémunérations somptueuse et que la fraude fiscale fait perdre à la France plus d’argent qu’il n’en faudrait pour éponger la dette publique ! Pendant les « trente glorieuses », le capitalisme donnait au peuple les miettes des richesses produites, mais aujourd’hui, les patrons et les actionnaires ne s’embarrassent plus de faire semblant de penser à autre chose qu’à leur gueule !

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Alors que faire ? Et bien puisqu’on ne peut plus rien attendre de ce système qui se montre sous son vrai jour de gigantesque machine à broyer les êtres humains, envoyons-le chier ! Non, n’allez pas tout faire péter, vous ferez plus de mal que de bien, inutile d’imiter les crétins qui ont prouvé que même sous domination qatarie, le PSG reste fidèle à sa tradition de la baston meurtrière. Non, je veux dire : tournez le dos à ce système ; puisqu’il n’a plus rien à vous donner, ne lui donnez plus rien, ne gâchez plus votre vie à essayer de la gagner en assurant la prospérité d’une société corrompue. Prenez votre destinée en main, essayez de trouver des modes de vie alternatifs à celui du cercle vicieux production-consommation, à l’image des groupes qui font la juste admiration de notre prestigieux chroniqueur immondain Jonathan Hoesch, balancez la télé par la fenêtre et remettez-vous à rêver par vous-même, n’écoutez plus ceux qui vous ont constamment traité comme un producteur sans cervelle… Bref, ne jouez plus un jeu dont les règles sont biaisées, n’attendez plus une retraite, que vous n’aurez sans doute jamais, pour profiter de la vie, dites-vous bien que l’avenir n’est pas aux attiédis qui n’ont que les mots « négociation » et « compromis » à la bouche mais à ceux qui sauront faire preuve d’imagination et de créativité : vous êtes TOUS un de ceux-là, même si vous ne vous en rendez pas compte ! Vous avez tous entre les mains, à votre échelle, la possibilité de mettre enfin l’imagination au pouvoir, de libérer des énergies refoulées par des années de morale bourgeoise et castratrice, de faire de cette terre autre chose qu’un trou perdu où on trime comme des cons en attendant la mort, c’est-à-dire, en gros, et oui, de faire un monde meilleur. Enfin, moi, ce que j’en dis… Prenez-le comme vous voulez mais faites-le. Kenavo les aminches !

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