Le journal du professeur Blequin (17)

Jeudi 28 décembre

21h : J’avoue, j’aime cette période d’entre-deux-fêtes : on se repose du réveillon de Noël en attendant celui du nouvel an, ça donne le temps de réfléchir un peu. Ainsi, je pensais aux fans de Johnny Hallyday qui ne pourront pas se recueillir sur la tombe de leur idole vu que le chanteur a été inhumé à Saint-Barthélémy ; je ne comprendrai jamais comment on peu aduler un type qui affiche un tel mépris du peuple, mais comme j’ai bon fond, j’ai une solution pour eux : il leur suffira de se cotiser pour payer à l’un d’entre eux, une fois par an, un voyage sur l’île des Caraïbes. Le voyageur partira avec un ordinateur portable muni d’une webcam grâce à laquelle il pourra envoyer aux fans restés au pays l’image de la tombe de Jean-Philippe Smet : ainsi, ils pourront se recueillir comme s’ils étaient sur place sans que ça leur coûte une année entière de RSA !

21h15 : Dans un autre ordre d’idées, si les dictateurs et les militaires ne peuvent vraiment pas se décider à arrêter de torturer leurs prisonniers, j’ai la solution pour qu’ils puissent continuer à exercer leur art sans se faire embêter par les défenseurs des droits de l’Homme : il leur suffira de pratiquer la torture sous anesthésie générale ! Vous me direz que dans ces conditions, ils auront bien du mal à arracher un aveu aux suspects : je vous répondrai que cela importe peu, le but de la torture n’étant pas de connaître la vérité (qui peut encore croire une idée aussi absurde ?) mais d’offrir un défoulement à nos braves soldats, car il faut bien rire, dans ce dur métier, par vrai ?

Vendredi 29 décembre

11h : Je ne sais pas si je vous l’ai déjà dit, mais à l’école, j’étais un bon élève. Pas toujours un élève facile à vivre, du fait notamment du concubinage forcé avec monsieur Asperger, mais un élève brillant quand même – je sais que c’est indécent : quand on est handicapé, on ne doit pas se permettre d’être plus brillant que les gens « normaux », c’est la moindre des politesses, n’est-ce pas ? D’ailleurs, c’était même une faute grave aux yeux de mes « camarades » aux yeux desquels j’étais un traître à la solde de l’ennemi, c’est-à-dire les adultes en général et les profs en particulier : de ce fait, ils guettaient la moindre de mes erreurs (car j’en faisais quand même, comme tout le monde) et en faisaient à chaque fois tout un pataquès pour m’humilier. Mine de rien, ça m’avait permis de connaître l’une des armes préférées des cons : ils prennent un fait isolé qu’ils élèvent au rang de généralité pour contredire une vérité que le fait isolé n’infirme pourtant en rien. Pourquoi je vous parle de ça ? Parce que quand je vois Donald le connard prendre la vague de froid qui sévit sur la côte est des Etats-Unis comme prétexte pour nier une fois de plus la vérité du réchauffement climatique, je me dis que les Américains ont vraiment élu un type dont le niveau de réflexion égale celui d’un élève de CM1 – mais je m’en doutais déjà un peu avant.

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